Le développement des combinés de fauche dits papillon s’est accompagné de l’arrivée de solutions d’andainage montées directement derrière les lamiers. Très polyvalente, la solution à tapis s’est imposée rapidement mais son surcoût important en fait un matériel réservé aux entrepreneurs qui fauchent plus de 1 000 hectares chaque année. Pour les groupes de fauche dépourvus de conditionneur, une solution plus légère et moins coûteuse est en train de prendre des parts de marché : le groupeur à vis. Cette configuration est récente et seulement proposée par Claas, Kuhn, Krone et Pöttinger. Elle nécessite moins de puissance que les groupeur à tapis mais offre moins de polyvalence.

Les groupeurs à vis sont des solutions légères adaptées aux faucheuses sans conditionneur.

Attention aux conditions

La technologie est donc mature et les solutions existent mais qu’en est-il de l’intérêt agronomique et zootechnique de l’andainage dès la fauche ? Arvalis-Institut du végétal s’est penché sur la question et a mené une grande étude dans les Pays de la Loire sur les campagnes 2021 et 2022. Sur une même parcelle et avec un même mélange variétal, les ingénieurs ont comparé un chantier avec le fourrage regroupé dès la fauche avec un andaineur à tapis et un chantier décomposé. Sur cette seconde modalité, l’herbe était répartie sur toute la largeur lors de la fauche puis andainée avec une solution à rotors juste avant la récolte. Dans les deux cas, le fourrage a été ensilé. Arvalis a ensuite comparé l’évolution du taux de matière sèche (MS) à la fauche puis toutes les 6 heures jusqu’à 48 heures après. En 2021, où les conditions étaient très favorables au séchage, l’objectif d’obtenir un taux de MS compris entre 30 à 35 % n’a été obtenu qu’avec le groupage dès la fauche, à 33,8 % de MS. Le chantier décomposé a atteint 40,2 % de MS, un taux trop élevé pour l’ensilage. En revanche, la campagne 2022 a connu des conditions moins favorables au séchage avec du ray-gras arrivant juste au stade épiaison au moment de la fauche et une légère pluie sur le chantier. Dans ces conditions, le taux de MS avec le chantier combiné était loin de l’objectif, avec seulement 22,6 % tandis que la conduite avec une faucheuse puis un andaineur à rotor juste avant l’ensilage a permis d’atteindre 34,5 %. L’étude montre ainsi qu’il n’y a pas de solution idéale et que le choix du chantier décomposé ou combiné dépend en fait des conditions de récolte.