Après des actions à Saint-Gaudens mardi dernier, le 21 octobre 2025, c’est à Toulouse que les troupes de la Coordination rurale sont passées à l’action ce jeudi 23 octobre 2025. Leur mot d’ordre : « Non à l’abattage total […] pour dénoncer l’absurdité de la gestion [de la dermatose nodulaire contagieuse, N.D.L.R.] par l’État ». Les représentants du syndicat ont échangé pendant environ deux heures avec les directeurs de la DDPP (1) et de la DRAAF (2). À l’extérieur, plusieurs dizaines de CRS étaient postés autour du bâtiment, selon l’AFP.

« On exige l’arrêt de l’abattage des cheptels en lien avec la dermatose nodulaire »

Les directeurs ont pu quitter le bâtiment vers 17 h 30, mais les syndicalistes entendaient rester sur place. « On exige l’arrêt de l’abattage des cheptels en lien avec la dermatose nodulaire car cette maladie tue moins de 5 % des animaux infectés. Pour nous, ça n’a pas de sens. » C’est ce qu’a expliqué Pierre-Guillaume Mercadal, le porte-parole de la Coordination rurale du Gers, assurant ne vouloir que « trois minutes » de temps de la ministre Annie Genevard par téléphone.

Sollicité par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas souhaité faire de commentaire. Le secrétaire général de la Coordination rurale, Christian Convers, a lui précisé qu’Annie Genevard s’apprêtait à le recevoir, ainsi que la présidente du syndicat agricole Véronique Le Floc’h, un entretien inscrit à l’agenda de la ministre. Christian Convers a indiqué ne pas avoir eu connaissance de l’action menée à Toulouse.

« Notre but, c’est qu’il n’y ait pas de violence », a assuré Pierre-Guillaume Mercadal, coutumier d’actions coup de poing. Il a toutefois précisé que « si jamais ça doit dégénérer et qu’ils veulent forcer un éleveur à abattre son cheptel, on sera des centaines de la Coordination rurale à aller chez cet éleveur » et « on se battra si c’est nécessaire ».

Ces agriculteurs ont finalement été évacués dans le calme, des locaux de l’État peu avant 18 h 00. Le préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, Pierre-André Durand, a dans un communiqué « condamné fermement le mode d’action employé, d’autant plus qu’un dialogue avait déjà eu lieu avec la Coordination rurale de la Haute-Garonne, reçue en préfecture la semaine dernière ».

La Coordination rurale a déjà participé à des blocages d’abattage en Savoie et en Haute-Savoie, où la maladie a émergé à la fin de juin. Si elle a été circonscrite depuis dans cette région, des foyers ont été recensés dernièrement dans le Jura mais aussi dans les Pyrénées-Orientales. En réponse, la ministre de l’Agriculture a suspendu les exportations françaises de bovins vivants jusqu’au 4 novembre 2025 inclus, provoquant la colère de tous les syndicats agricoles.

Le syndicat s’est aussi mobilisé ce jeudi, avec le même mot d’ordre en Ariège.

Hier, le 22 octobre 2025, c’est à Rodez dans l’Aveyron que les membres de la Coordination rurale se sont retrouvés, pour protester contre l’interdiction d’exporter des bovins vivants et contre l’abattage total.

Mardi, le 21 octobre, les membres de la Coordination rurale étaient déjà passés à l’action, mais à Saint-Gaudens.

La Coordination rurale, comme la Confédération paysanne, s’opposent à l’abattage total des foyers infectés, qui fait partie de la stratégie d’éradication totale de la maladie lancée par le gouvernement. La ministre Annie Genevard affirme que ces abattages sont nécessaires bien que psychologiquement très éprouvants pour les éleveurs, que le gouvernement a promis d’accompagner.

(1) Direction départementale de la protection des populations. (2) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.