Plus de transparence sur l’origine des produits alimentaires transformés. C’est ce que réclame l’association de consommateur UFC-Que Choisir en demandant la mise en place d’un indicateur d’origine obligatoire sur les emballages alimentaires.
« Le futur affichage sera sans effet s’il reste volontaire. Faut-il rappeler que l’opacité participe à l’extrême variabilité des approvisionnements qui met en danger la traçabilité des produits et la qualité sanitaire, comme l’a montré le scandale des lasagnes à la viande de cheval », questionne l’association dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi 28 mars 2024.
84 % d’opacité sur les ingrédients
Le 13 mars 2024, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, annonçait la naissance du visuel « l’Origine-info » pour afficher de manière synthétique les origines des ingrédients composant un aliment. Selon Bercy, « l’Origine Infos » devra rester dans le cadre du droit européen. Jusqu’ici, les industriels demandent que cet affichage soit sur la base du volontariat ou visible uniquement sur internet.
Pour prouver l’insuffisance d’un visuel facultatif, l’association a épluché les emballages de 243 aliments transformés de grandes marques (conserves, plats toutes préparées, salades, sandwich, jambon, charcuteries…), soit 484 ingrédients principaux carnés (bœuf, porc, volaille) et végétaux (céréales et légumes).
« Pour 69 % des ingrédients que nous avons examinés, l’opacité règne sur leur origine : 47 % d’entre eux n’ont aucune origine mentionnée et 22 % une origine purement générique avec des mentions floues du type “origine UE” ou “non UE”. Dans le détail, c’est pour les céréales et les légumes, catégorie d’aliment n’ayant jamais fait l’objet d’une obligation d’étiquetage, que le manque d’information est le plus marqué avec 84 % d’ingrédients sans origine précise mentionnée, suivie par la volaille (64 %), le porc (38 %) et le bœuf (32 %) », détaille l’UFC-Que Choisir.
14 marques analysées
Sur les 14 marques alimentaires ou de distribution sondée, toutes ne se valent pas en termes de transparence. « L’opacité n’est pas due, comme le prétendent certains industriels, à une variabilité inévitable des provenances d’ingrédients mais bien à des politiques d’approvisionnement », précise l’UFC Que-Choisir. Selon l’enquête, la marque Marie donne l’origine précise de plus de 8 ingrédients sur 10 pour les plats préparés contre près d’un ingrédient sur 5 pour les produits de Fleury Michon.
L’association dénonce également l’emploi de « French-washing » de certaines marques, soit l’art de mettre en avant l’origine française des produits sans en faire part sur l’emballage.