« De nombreuses non-conformités ont été constatées par les enquêteurs, tant en ce qui concerne la fabrication des blocs de foie gras sans morceaux que la loyauté de l’information portée sur l’étiquetage », indique la DGCCRF (répression des fraudes), dans une note publiée le 5 avril 2022.

 

En 2019, ce service de l’État a réalisé 57 visites dans 50 établissements de différente nature : exploitations agricoles, commerces de détail, établissements industriels, commerces de gros, exportateurs, commerces de vente en ligne, commerçants forains.

 

Et le constat est sans appel : 46 % des établissements contrôlés présentaient une anomalie. « Les manquements constatés les années précédentes persistent : non-respect de la proportion de foie gras devant être utilisée dans les produits à base de foie gras, teneur en eau supérieure à celle autorisée par la réglementation dans les blocs de foie gras », liste la DGCCRF.

 

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« Tromperies »

Lors de cette enquête, les principaux manquements ont porté sur « des anomalies d’étiquetage et des tromperies ». « Certains petits revendeurs ignorent les normes d’étiquetage et notamment les obligations réglementaires pour la vente par correspondance », indique la DGCCRF. Aussi, « certains petits transformateurs méconnaissent les règles de composition associées aux dénominations autorisées pour les préparations à base de foie gras. »

 

Par ailleurs, des tromperies ont été relevées concernant les signes d’identification de qualité et d’origine. « L’utilisation abusive des logos Indication géographique protégée (IGP) et Label rouge a été constatée pour des produits dont les fabricants n’adhéraient pas aux cahiers des charges de ces signes de qualité », souligne le service de l’État.

 

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Trop d’eau rajoutée

S’agissant de la composition des produits, 18 prélèvements de bloc de foie gras et huit produits à base de foie ont fait l’objet d’analyses. Selon la DGCCRF, « onze produits (dont deux sous IGP) comportaient au moins une anomalie de composition. Cinq blocs et un produit au foie contenaient une humidité excessive. »

 

Ainsi, 28 % des blocs de foie gras analysés présentaient une proportion excessive d’eau rajoutée (pourtant limitée à 10 %) pour former l’émulsion de foie gras. « Une anomalie de composition récurrente », tranche la Répression des fraudes.

 

À l’issue de cette campagne de contrôles, 22 avertissements et 7 injonctions ont été adressés aux professionnels. « Le taux global d’établissements en anomalie est très supérieur à celui constaté en 2018 et en 2014, constate la DGCCRF. Certains professionnels maîtrisent mal les réglementations nationales ou communautaires applicables à leurs produits. »

 

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