Il y a le bulletin météo pour le climat, pour le niveau des nappes d’eau, pour les vigilances aux orages ou aux inondations, la météo des plages… et il y a aura désormais le bulletin météo des forêts. Il sera édité tous les soirs, au moins pendant la période estivale, à 17 h 00 sur le site internet de Météo-France et sur son application. Il prendra la forme d’une carte présentant à l’échelle départementale le degré de risque par un code couleur allant du vert au rouge (très élevé) en passant par le jaune et le orange (élevé). Des recommandations seront associées aux niveaux de risque et à la sensibilité des massifs, mais il faudra se reporter aux interdictions de chaque préfecture pour connaître l’éventuelle fermeture des massifs décidée par le préfet.

Première carte sur TF1

La Météo des forêts est établie par Météo-France à partir des observations et prévisions de plusieurs paramètres météorologiques (la température, la pluie, la force du vent, l’humidité de l’air) et de l’état de sécheresse de la végétation. Le journal de 20 h 00 de TF1 a publié le jeudi 1er juin 2023 la première carte de cette météo des forets. Elle montre une France toute verte (risque faible), à l’exception de quelques départements en jaune (risque modéré) essentiellement regroupés au sud-ouest de Paris (Eure-et-Loir, Sarthe, Mayenne…).

© TF1 - La première météo des forêts a été présentée par TF1 le 1er juin 2023.

Le lancement de cette nouvelle météo des forêts, prévu au 1er juin, a été décalé d’un jour pour coïncider avec une visite d’Emmanuel Macron auprès de la sécurité civile dans le Gard, visite destinée plus largement à préparer l’été avec les acteurs chargés de la lutte contre les incendies. Selon l’Élysée, cette année au 21 mai, le nombre d’hectares brûlés était déjà de 21 000, contre 15 000 en 2022 à la même époque.

Ce type de carte est déjà présent dans d’autres pays comme le Canada, les États-Unis, l’Espagne ou la Grèce.

En France, cette météo des forêts est la première pierre d’une stratégie de sensibilisation du grand public aux risques d’incendie puisque 90 % des incendies sont d’origine humaine et plus de la moitié proviennent de gestes bêtes : mégot, barbecue, meuleuse, selon le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Le ministre avait envoyé une note aux préfets le 9 mai 2023 pour compléter cette stratégie. Elle insistait sur le respect des obligations légales de débroussaillement. Elles concernent 32 départements particulièrement exposés aux risques d’incendies, et 14 autres départements dans les massifs classés comme exposés aux risques d’incendies de forêts. Si les maires doivent contrôler la réalisation de ces obligations de débroussaillement, les préfets peuvent intervenir à leur place en cas de carence des communes.

Une loi impliquant les agriculteurs

Dans le même temps, une proposition de loi débattue le 4 avril 2023 par les sénateurs proposait de clarifier le rôle de chacun dans la lutte contre les incendies. Assez consensuel, le texte a fait son chemin jusqu’à son adoption par l’Assemblée nationale le 17 mai. La Commission mixte paritaire doit encore se réunir pour établir le consensus entre les deux assemblées, nécessaire à la promulgation de la loi.

Entre autres, cette loi envisage la réquisition des agriculteurs et de leur matériel pour la lutte contre les incendies, la possibilité d’interdire des travaux agricoles durant certaines heures en cas de risques forts, ainsi que l’organisation des coupes tactiques de végétation pour cesser l’avancée du feu.

L’Europe a été frappée par des incendies records en 2022. En France, l’été marqué par des mégafeux en Gironde et les 72 000 hectares partis en fumée durant l’année — six fois plus que la moyenne des dernières années — a accéléré la prise de conscience collective des enjeux liés au réchauffement climatique.