Éleveur de chèvres laitières à Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), Yannick Reynaud est aussi pompier volontaire. « Une passion ! », sourit-il. À chaque bip pour une intervention, il alerte l’un de ses voisins qui le remplace au pied levé sur son exploitation. Dans son hameau de 35 habitants, ils sont cinq agriculteurs à endosser l’uniforme des soldats du feu.
À tout moment de la journée
« Je peux être appelé en mission à tout moment de la journée, enchaîne Yannick, gradé sergent-chef. Savoir qu’une personne prend le relais sur ma ferme me permet de partir l’esprit tranquille. D’autant que certaines missions sont longues. Il y a quelques années, je suis resté 12 jours en Corse ! »
Pour que les agriculteurs s’engagent dans cette voie, le service de remplacement des Hautes-Alpes et le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) ont signé une convention en 2019 pour deux ans. Et celle-ci a été renouvelée en 2021. « Grâce au soutien financier de 11 organismes, les agriculteurs sapeurs-pompiers volontaires sont remplacés gratuitement durant leur temps d’intervention et de formation, précise Manon Deschamps, animatrice coordinatrice. »
En 2022, 25 journées ont ainsi été prises en charge. « Un chiffre en progression », affirme-t-elle.Pour pouvoir bénéficier de ce service, l’agriculteur doit adhérer à la convention. La souscription est gratuite.
Pérenniser ce maillage
« Ce réseau d’agriculteurs volontaires est un véritable enjeu en milieu rural, explique Stéphane Recule, lieutenant pompier au Sdis 05. À l’inverse d’autres départements, nous n’avons pas de caserne, la proximité est donc très importante. » Sur les 1 200 pompiers volontaires de ce territoire, 22 sont des agriculteurs répartis autour des 36 centres de secours. « Nous avons ainsi quasiment un agriculteur disponible par centre, souligne Stéphane Recule. Il nous faut pérenniser ce maillage. »