En élevage laitier et selon la dimension de l’exploitation, embaucher un salarié ou investir dans un robot peuvent être de bonnes solutions pour retrouver plus de flexibilité dans ses horaires de travail.

Avant d’engager un salarié, l’agriculteur doit définir ce qu’il veut déléguer à son salarié, avance Régis Melot, responsable du service du conseil économique pour le marché agricole à Cerfrance Mayenne et Sarthe. Cultures, traite, veaux… Il faut déterminer le profil du candidat en fonction des tâches que l’exploitant veut déléguer. L’adéquation entre les tâches à réaliser et les goûts du candidat permet de le fidéliser.

Définir les horaires et tâches

Quelle organisation du travail ? Temps plein ou temps partiel ? Quelles astreintes le week-end ? Toutes ces questions sont à prendre en compte avant de déterminer le type de contrat et l’adéquation entre le salarié et le projet de l’exploitation.

Alors qu’une pénurie de main-d’œuvre touche le monde agricole, recruter peut s’avérer difficile. Il faut intégrer un temps de formation dans ses journées, savoir déléguer les tâches, être à l’aise avec les compétences de management et faire face à un risque de turn-over. Au niveau administratif, la gestion des fiches de paie et le respect de la réglementation du travail représentent une charge de travail supplémentaire et complexe qui peut être externalisée en partie. Elle représente un coût d’environ 500 euros par an.

Les avantages restent nombreux : pouvoir se libérer des week-ends, se délester d’une charge de travail qu’on aime moins, partager des moments conviviaux, avoir quelqu’un prêt à assurer le travail de la ferme en cas de maladie ou d’accident… Autant de possibilités que n’apporte pas l’investissement dans un robot de traite.

Flexibilité

Mais dans certains cas, le robot de traite peut être la clé de voûte d’une flexibilité retrouvée dans ses horaires de travail. Libérant l’astreinte de la traite, il diminue la pénibilité du travail et fournit de nombreuses données sur le troupeau. « Il faut être à l’aise avec l’informatique et être capable de suivre ses animaux autrement qu’à la traite », prévient Régis Melot.

Il est difficile d’estimer le gain de temps réel réalisé avec le robot, tant les situations peuvent être différentes d’une exploitation à une autre, en particulier sur la gestion des alarmes. Mais l’Idele estime qu’il faut chaque jour 2 minutes par vache laitière pour bien suivre son troupeau.

Gestion des alarmes

Contrairement à un salarié qui peut être autonome le week-end, le robot ne permet pas de partir loin de l’exploitation sans être remplacé. « Quand vous recevez des alarmes sur le téléphone, il faut réagir vite », avertit Régis Melot. Pour partir l’esprit tranquille, faire appel à un vacher « qui maîtrise le fonctionnement de la machine » est parfois une difficulté supplémentaire.

« L’autre inconvénient du robot, c’est qu’il y a des effets de seuil. Quand on est à saturation, même pour dix vaches en plus, il faut acheter une nouvelle stalle. » Le prix d’un robot neuf peut être estimé à 150 000 euros, en dehors des aménagements de bâtiments (lire l'infographique).

Surveillance

L’achat d’un robot induit un changement de conduite de l’élevage, précise Régis Melot. La vigilance sur la qualité du lait doit être accrue, la ration alimentaire plus concentrée est plus chère et les vêlages étalés durant l’année. La réforme des vaches arrive plus tôt.

En revanche, la hausse de la production de lait permet de réduire le cheptel pour garder une même production et gagner en surface fourragère, dont le surplus peut être revendu ou devenir des cultures de ventes.

Des charges en plus

Que ce soit pour l’achat d’un robot ou l’emploi d’un salarié, les charges liées à ces deux scénarios limitent le revenu de l’exploitation et par conséquent, les cotisations sociales de MSA.

Dans les situations de revenu les plus courantes (au-dessus du minimum de cotisations — 3 000 € — et en dessous du plafond de la sécurité sociale), les exploitants peuvent déduire une partie de leurs charges supplémentaires dans leurs cotisations de MSA. La baisse des cotisations induit aussi une diminution de la pension de retraite, qu’il faut prendre en compte et intégrer dans la gestion d’entreprise.