Environ 15 euros net de plus par mois : c’est le montant attendu de la revalorisation automatique du Smic au 1er janvier 2024, qui prend en compte l’inflation, dont les derniers chiffres ont été publiés ce 15 décembre 2023. Selon un calcul de l’AFP, le Smic sera revalorisé de 1,13 % au 1er janvier, portant le salaire minimum brut horaire à 11,65 euros, contre 11,52 euros actuellement.

Ces chiffres se fondent sur l’inflation en novembre, qui a atteint 3,5 % sur un an, selon l’Insee. Pour un temps plein, le Smic mensuel brut sera ainsi porté à 1 766,92 euros, soit une hausse de 19,72 euros par mois. En net, le Smic passera de 1 383,08 euros à 1 398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros net par mois, toujours selon les calculs de l’AFP. Le ministère du Travail doit officialiser cette hausse dans la journée.

1 398,69 euros en net

Le gouvernement peut choisir d’aller au-delà de l’augmentation automatique par « un coup de pouce », mais cela semble exclu et il n’y en a pas eu depuis 2012. Comme chaque année, le panel d’économistes consulté avant chaque hausse s’est prononcé contre cette éventualité dans leur rapport rendu à la fin de novembre, arguant de risques d’effets négatifs « sur l’emploi des personnes fragiles ». Le groupe d’experts tablait sur une hausse plus importante, de 1,7 % du salaire minimum au début de 2024.

En France, le Smic est le seul salaire indexé sur l’inflation. Il bénéficie chaque année d’une hausse mécanique au 1er janvier qui tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus. Des revalorisations interviennent aussi en cours d’année dès que l’inflation dépasse les 2 %. Il s’agit ainsi de la huitième hausse depuis janvier 2021. La dernière était intervenue au mois de mai dernier.

Au début de la semaine, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait relevé que depuis cette date, il y a eu trois revalorisations annuelles et quatre liées à l’inflation. « En intégrant la revalorisation du 1er janvier 2021, nous sommes sur une augmentation de 13,5 % du Smic », avait-il indiqué lors d’un point avec la presse, avant cette nouvelle hausse de janvier.

Hausse des salariés au Smic

Le nombre de salariés payés au Smic a fortement augmenté : près d’un salarié sur six est payé au Smic aujourd’hui (17 %) contre un sur dix en 2017. Au 1er janvier 2023, 3,1 millions de salariés du secteur privé non agricole ont bénéficié de la revalorisation, soit 17,3 % des salariés. La proportion de bénéficiaires est plus élevée parmi les salariés à temps partiel (38,3 %, contre 12,4 % pour ceux à temps complet) et au sein des très petites entreprises (26,8 % dans celles de 1 à 9 salariés, contre 15 % dans les autres). Les femmes sont aussi surreprésentées parmi les bénéficiaires (57,3 %). Comme le Smic augmente plus vite que le reste des salaires, certains minima de branche sont rattrapés.

D’autres, plus rares, sont plus durablement sous le salaire minimum. Un minimum inférieur ne signifie pas pour autant que des salariés sont payés sous le Smic : l’employeur doit combler l’écart. Mais lorsque plusieurs niveaux d’ancienneté sont rattrapés par le Smic, cela génère un « tassement » des salaires avec une concentration accrue de salariés autour du Smic. Actuellement, selon un dernier pointage du gouvernement lundi, 34 branches ont des minima sous le Smic, sur un total de quelque 170 branches.