Les exploitations à la recherche de main-d’œuvre peinent parfois à recruter et à conserver leurs salariés. Plusieurs dispositifs existent pour tenter de les fidéliser. « Peu importe le dispositif retenu par l’employeur, il doit reposer sur l’équité et respecter un caractère collectif. Il doit être proposé à tous les salariés remplissant les conditions fixées par l’accord ou la décision unilatérale de l'employeur (DUE) », indique Aurélie Araujo, juriste-fiscaliste chez CDER (Marne).

Prime transport
La prime de transport peut être versée aux salariés qui utilisent un véhicule personnel pour réaliser le trajet du domicile au lieu de travail, s’ils se trouvent dans l’impossibilité d’utiliser un mode de transport collectif. Pour l’année 2023, l’employeur dispose d’une exonération de cotisations sociales dans la limite de 400 euros versés par salarié, et de 700 euros pour les frais d’alimentation si le véhicule utilisé est électrique, hybride rechargeable ou hydrogène.
Indemnité forfaitaire kilométrique
La prime de transport est cumulable avec le versement d’indemnités kilométriques pour la distance que le salarié parcourt avec son véhicule personnel pour venir travailler depuis son domicile. L’utilisation du véhicule doit être une nécessité absolue. Le montant de l’indemnité forfaitaire kilométrique, qui rembourse les frais occasionnés, est exclu de l’assiette des cotisations sociales dans les limites du barème fiscal annuel publié par l’administration. Son montant dépend de la puissance du véhicule et de la distance parcourue. Si ces indemnités dépassent ce barème, l’employeur doit justifier les raisons de ce dépassement pour bénéficier des exonérations.
Frais « mobilités durables »
Si les salariés utilisent un mode de transport dit « à mobilité douce », tels que le vélo, les deux roues motorisés (cyclomoteur, motobicyclette) ou d’autres services de mobilité partagée, l’employeur peut leur attribuer une indemnité exonérée de cotisations dans la limite de 700 € par an.
Service à la personne
L’employeur peut, également, verser une aide à ses salariés pour payer un service à la personne, soit directement, soit sous la forme d‘un chèque emploi-service universel (Cesu) préfinancé. Les activités finançables sont le ménage, les petits travaux de jardinage ou bricolage ou encore la garde d’enfants ou le soutien scolaire. Les Cesu préfinancés s’achètent auprès d’entreprises habilitées et sont nominatifs. L’employeur peut aussi en profiter. Peu importe la forme que prend cette aide, elle n’est pas soumise à cotisations sociales dans la limite de 2 301 € par personne en 2023. Elle n’est pas soumise non plus à imposition pour le bénéficiaire dans la même limite de plafond.
Bons cadeaux
L’employeur peut gratifier ses salariés par l’octroi de cadeaux qui peuvent prendre la forme de bons d’achat. Cette attribution est exonérée de cotisations sociales si elle est en lien avec des évènements bien particuliers tels que la naissance, le mariage, le départ en retraite, la fête des mères, des pères, la rentrée scolaire ou encore Noël. L’exonération s’applique dans la limite de 5 % du plafond mensuel de la sécurité sociale (183 € en 2023) par évènement et par année civile, à condition également que le bon soit utilisé en lien avec l’évènement pour lequel il est attribué (rayons jouets pour Noël, équipement bébé pour une naissance...).
D'autres dispositifs
D’autres leviers de fidélisation existent et sont cumulables avec ceux précédemment mentionnés. L’employeur peut proposer à ses employés des primes telles que la prime de fin d’année soumise à charges et cotisations sociales ou la prime de partage de la valeur (lire La France Agricole n°3978, page 59). "Au-delà de l’apect purement financier, la fidélisation passe par le bien-être des employés au travail. Priviléger des moments conviviaux, les inclure dans certaines décisions et les faire monter en compétence sont aussi des moyens de les gratifier", conclut Aurélie Araujo.