« Une situation alarmante ». Les mots choisis par la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) sont sans détour. D’après le ministère de l’Agriculture, depuis le 17 mai 2022, 179 cas d’influenza aviaire hautement pathogène ont été confirmés dans la faune sauvage, ainsi que 15 foyers en élevage, et 7 en basse-cour ou chez des oiseaux appelants.

Pas de surmortalité

Au-delà du constat de l’installation du virus H5N1 chez les oiseaux sauvages, « les nouvelles détections en élevage et faune captive ainsi que dans l’avifaune sauvage depuis août indiquent d’ores et déjà une très probable importante contamination des voies de migration sur le territoire national », s’inquiète la plateforme ESA.

Par ailleurs, l’absence de surmortalité liée au virus chez certaines espèces sauvages, « en particulier dans les populations de canards », peut contribuer à « sous-évaluer l’étendue des zones où des virus IAHP sont présents ».

Amplification des migrations

Les semaines à venir devraient se caractériser par une amplification des migrations d’oiseaux sauvages, ainsi que des conditions climatiques plus favorables à la survie du virus dans l’environnement (baisse des températures, baisse de l’ensoleillement et des rayonnements UV, augmentation de l’humidité).

« Les risques d’introduction primaire (de l’avifaune sauvage vers le compartiment élevage) et secondaire (d’élevage à élevage) vont augmenter fortement », prévient la Plateforme ESA. En conséquence, elle estime qu’une « mobilisation générale » est « indispensable » : renforcement de la surveillance événementielle, respect strict des mesures de biosécurité d’amont en aval des filières de productions avicoles, « mais également pour le monde de la chasse ».