Petit retour en arrière. Quelques jours après l’adoption définitive de la loi Duplomb à l’Assemblée nationale, la députée écologiste Sandrine Rousseau a tiré à boulets rouges sur les agriculteurs. C’était au micro de l’émission de Le Média, baptisée « la Contre matinale », le 11 juillet 2025.

Les phytos et la santé en ligne de mire

La députée Europe écologie les verts (EELV) revenait sur une des mesures de la loi : la réautorisation possible à titre dérogatoire de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes.  « On met en danger la santé des personnes, a-t-elle répondu. Quand un enfant a un cancer, sa vie complète est perturbé, modifiée, abîmée. »

« Enfin le cancer, ce n'est pas rien, a-t-elle enchaîné. […] En fait on est en train de faire ça pour donner de l’argent à Arnaud Rousseau. Non, non, cela me révolte à un point. Je suis extrêmement choquée. Non seulement choquée, mais très, très, très en colère, il va falloir que cette colère sorte à un moment. »

Quand la journaliste lui oppose la rentabilité des exploitations, l’élue s’emporte. « Je n’en ai rien à péter de leur rentabilité. Et puis je pense qu’en fait ce n’est pas le sujet. La rentabilité de l’agriculture par des produits chimiques au détriment des sols, de la biodiversité, de notre santé, ce n’est pas de la rentabilité en fait, c’est de l’argent sale. »

La réponse de Jérôme Despey, Didier Lucas et Jacques Chazalet

Que lui répondent les présidents des trois salons français, eux qui ont « à cœur de promouvoir le métier, de donner du sens au secteur et de favoriser innovation, transmission et création » ? Que « La France agricole mérite tous les débats, tous mais pas ça ! » Qu’ »avoir un mandat au nom du peuple ce n’est pas l’insulter ! »

Ces trois salons sont de véritables vitrines pour le monde agricole français. Le Space et le Sommet de l’élevage s’adressent à un public professionnel et international. Véritable interface avec le grand public, le salon de l’Agriculture est arpenté tous les ans par les représentants du monde politique français.

« Depuis toujours, les paysans nourrissent les populations et précisément leurs concitoyens, écrivent Jérôme Despey, Didier Lucas, et Jacques Chazalet. C’est un beau métier, difficile, prenant, exigeant, mais un beau métier. Depuis deux décennies, l’histoire s’est accélérée et les crises succèdent aux crises. »

« Madame Sandrine Rousseau a jugé bon de faire une sortie médiatique pour dire qu’elle se foutait de la rentabilité des exploitations agricoles, soulignent-ils. Au-delà de l’injure faite à tous les éleveurs, céréaliers, producteurs de fruits et légumes, viticulteurs, oléiculteurs, trufficulteurs, etc… la diatribe est plus grave car elle oscille entre le déni, la moquerie, la méconnaissance et le mépris. »

« Le monde agricole a des valeurs, Mme Rousseau n’en a plus, assènent-ils. Le monde agricole respecte le travail, Mme Rousseau non. Le monde agricole nourrit ses concitoyens en produits de qualité, Mme Rousseau les nourrit en haines recuites et anathèmes inutiles. »