Malgré des marchés fragilisés en raison de la pandémie du coronavirus, « Fonterra reste confiante dans sa fourchette de prix du lait prévue sur le reste de la saison 2020 (7 à 7,6 $/kg MS), rassure Miles Hurrell, P-DG de la coopérative, dans un communiqué publié le 27 février 2020. Les prévisions de bénéfices (15 à 25 cents/action) sont également maintenues. »
La publication des résultats intermédiaires du groupe le mercredi 18 mars 2020 a été l’occasion de réaffirmer cette position. Le travail accompli par les « équipes commerciales sur le marché chinois » et la baisse anticipée de la collecte du fait de conditions climatiques difficiles (–0,5 % par rapport à la campagne précédente) confortent la coopérative dans ses prévisions.
Situation économique redressée
Le pic de collecte ayant lieu en octobre, la coopérative néo-zélandaise « a déjà contracté un pourcentage élevé de l’approvisionnement en lait sur l’exercice de 2019-2020 en cours, explique Mile Hurrell. Cela aide à gérer l’impact du coronavirus. »
Autre fait encourageant, une performance financière largement améliorée. La nouvelle stratégie de la coopérative, recentrée sur son marché intérieur et l’Asie-Pacifique, semble porter ses fruits après une période difficile.
La coopérative a annoncé une augmentation du bénéfice du groupe et une réduction de la dette mais « compte tenu compte de l’incertitude actuelle sur l’impact du Covid-19 sur les résultats du second semestre de 2020, le conseil d’administration a choisi de ne pas verser d’acompte sur dividende », a fait savoir John Monaghan, président du conseil.
La Chine, premier client laitier de la Nouvelle-Zélande
Concernant le commerce avec la Chine, berceau de la pandémie, « les équipes travaillent dur pour maintenir les échanges aussi fluides que possible. ». Si « de nombreux restaurants et commerces restent fermés » en Chine et que « le traitement des conteneurs dans les ports est ralenti », les envois néo-zélandais « continuent d’être autorisés par les autorités douanières et de quarantaine » (au 27 février).
Un enjeu de premier ordre car l’empire du Milieu est le premier client de la Nouvelle-Zélande sur le marché des produits laitiers, comme le rappelle Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele). La Chine continentale et Hong-Kong concentrent en effet 36 % des exportations du pays, en valeur, en 2019. En volume, ce sont 70 % de la production néo-zélandaise de crème qui partent vers la Chine, 52 % pour les préparations infantiles et environ 40 % pour les poudres de lait.