Les forces de l’ordre avaient dû faire usage de gaz lacrymogène pour évacuer des centaines de manifestants qui s’étaient rassemblés dans cet élevage de la commune de Pouilley-Français pour empêcher l’euthanasie de 83 bovins vaccinés, dont l’un avait été testé positif. Suite à l’abattage, les services de l’État ont repéré « quatre autres bovins » qui présentaient des signes potentiels de la dermatose nodulaire contagieuse. Et des analyses « ont confirmé que trois d’entre eux étaient infectés par la DNC », ajoute la préfecture.

« Une infection ancienne de l’élevage »

Ces résultats révèlent « une infection ancienne de l’élevage et prouvent que le virus de la DNC était déjà présent chez les bovins de cet élevage au moins trois semaines avant le 28 novembre », soit 15 jours environ après leur vaccination. Les animaux ont ainsi été contaminés « avant l’acquisition de la protection vaccinale », conclut la préfecture.

Des organisations syndicales avaient déposé un recours en référé au tribunal administratif de Besançon afin que le cheptel soit épargné, mais en vain. La cour avait souligné que la vaccination du troupeau était intervenue trop tard pour le prémunir de la DNC et faisait peser un risque sur les élevages des alentours.

La Coordination Rurale avait « fermement condamné » l’abattage lundi, jugeant le principe de précaution appliqué par l’État « poussé à l’extrême ». Et la Confédération paysanne a lancé jeudi « un appel à la mobilisation sur tout le territoire » contre l’abattage systématique de troupeaux de bovins en cas de DNC, dénonçant une « politique autoritaire et inefficace ».

108 foyers

Au 4 décembre 2025, le ministère de l’Agriculture dénombrait 108 foyers de dermatose nodulaire contagieuse en France dans 73 élevages, répartis dans sept départements :

  • 32 en Savoie ;
  • 44 en Haute-Savoie ;
  • 3 dans l’Ain ;
  • 1 dans le Rhône ;
  • 7 dans le Jura ;
  • 20 dans les Pyrénées-Orientales ;
  • 1 dans le Doubs.