Le ton de la ministre de l’Agriculture était grave ce matin, le 17 octobre 2025, dans le Jura, où Annie Genevard est venue à la rencontre des éleveurs touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). « Ce matin même, j’ai annoncé des mesures qui concernent le territoire national [lors d’une réunion du Cnopsav (1)]. Compte tenu de la gravité de la situation, […] des mesures doivent être prises pour éviter la propagation de la maladie », a-t-elle insisté.
15 jours sans exportations
La mesure la plus contraignante pour les filières d’élevage est « pour 15 jours, nous fermons les marchés à l’exportation, a lancé la ministre. Il n’y aura pas de sortie d’animaux en dehors du territoire national. » Autrement dit, les exportations de broutards, veaux et autres animaux sur pieds ne peuvent plus quitter l’Hexagone. Autre mesure qui concerne l’ensemble du territoire hexagonal : « L’interdiction sur l’ensemble du territoire national de tous les rassemblements d’animaux à caractère festif, a précisé Annie Genevard. Les foires, les salons, les comices sont désormais interdits sur l’ensemble du territoire national. »
La mesure suivante concerne les rassemblements d’animaux. Sont interdites « les foires aux bestiaux. Tout regroupement d’animal sera interdit dans les trois régions comportant des zones où est présente la dermatose. Donc plus aucun rassemblement d’animal en Bourgogne-Franche-Comté, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie », comme les marchés de bovins destinés à l’élevage.
« Ces mesures prennent effet le 18 octobre et sont valables jusqu’au 4 novembre 2025 inclus, a précisé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué de presse. Elles seront levées le 5 novembre, si la situation sanitaire le permet. »
Des sanctions pour les contrevenants
La ministre de l’Agriculture a aussi annoncé des sanctions pour ceux qui contreviendraient aux règles de gestion des mouvements. « 750 € d’amende, 1 500 € s’il y a récidive, a-t-elle précisé. Il est interdit de sortir un animal d’une zone réglementée vers une zone qui est indemne. Ça, c’est très important parce qu’on a été des semaines sans avoir un seul foyer et dans les derniers jours se sont allumés des foyers dans le Jura, dans l’Ain et en Occitanie. »
« Il faut bien comprendre que nous sommes dans une stratégie d’éradication. On ne contrôle pas la maladie, on l’éradique, et donc c’est la raison pour laquelle nous devons être très fermes, compte tenu de la gravité du danger qui menace. Effectivement si on n’est pas sérieux dans l’application des mesures, eh bien on risque de voir une expansion de la maladie et ça évidemment c’est extrêmement dangereux pour l’ensemble de la filière. »
(1) Parlement sanitaire réunissant les intervenants du monde de l’élevage.