La production de blé de l’Union européenne à 28 a diminué de 13,6 % par rapport à 2019, estime le Copa-Cogeca (1) dans un communiqué daté du 11 septembre 2020. Pour les syndicats, « ce recul s’explique notamment par les mauvaises conditions météorologiques, la forte présence d’insectes nuisibles et de maladies contre lesquels il devient toujours plus difficile de lutter ». Ils demandent la mise en place « d’outils efficaces de gestion des risques » et de garantir « une part d’au moins 60 % de l’enveloppe du premier pilier affectée au paiement de base de la Pac ».
« Si les agriculteurs ne disposent plus des moyens financiers pour acheter des semences certifiées et de bons intrants, le bilan céréalier de l’Union européenne pourrait être plus impacté encore, ce qui aggraverait les tensions sur l’offre disponible », avertit Jean-François Isambert, président du groupe de travail en charge des céréales au Copa-Cogeca.
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Concurrence sur le biodiesel
Du côté des oléoprotéagineux, le Copa-Cogeca regrette une production de colza « à un niveau très faible de 17 millions de tonnes, malgré une légère progression par rapport à la dernière campagne ». Il souligne par ailleurs la chute des prix du tournesol à haute teneur en acide oléique (–30 % par rapport à 2019), en raison de la lourdeur du marché des huiles.
« Il y a donc lieu de veiller scrupuleusement à ce que l’huile de palme et ses dérivés à haut risque d’Iluc (2) ne soient pas admis dans les biocarburants certifiés durables de l’Union européenne, et que des biocarburants subventionnés tels que le B99 en provenance des États-Unis ne viennent pas alourdir le marché européen », insiste-t-il.
Pour éviter que certains producteurs n’abandonnent le tournesol faute de rentabilité, « il est indispensable de repenser la politique européenne d’approbation des produits phytosanitaires », considère Pedro Gallardo, président du groupe de travail consacré aux oléoprotéagineux du Copa-Cogeca.
(1) agriculteurs et coopératives européennes.
(2) changements indirects d’utilisation des sols.