Qui dit baisse de production d’huile d’olive, dit hausse des prix. Face à une augmentation des prix de l’huile allant de 100 % à 175 %, le Copa-Cogeca alarme sur les risques de fraude et de compétitivité déloyale. « J’invite le secteur de l’huile d’olive, les organisations de consommateurs et les institutions européennes à collaborer pour améliorer la traçabilité et la protection des consommateurs, en mettant l’accent sur les mélanges et les emballages », déclare Fernando do Rosario, président du groupe de travail du Copa-Cogeca sur l’huile d’olive et producteur d’olives dans un communiqué de presse diffusé par le syndicat européen agricole, le 31 octobre 2024.

Contrecarrer les risques de fraudes

Le premier problème pointé du doigt par le Copa-Cogeca est la fraude, une pratique récurrente dans le secteur. « Les consommateurs peuvent être attirés par des alternatives moins chères, tandis que les négociants peuvent être tentés de proposer des options moins coûteuses, augmentant ainsi le risque de fraude sur un marché connu pour sa qualité et ses traditions séculaires », explique Fernando do Rosario.

En réponse, le syndicat réclame un renforcement des réponses administratives et des sanctions pénales pour les fraudeurs, tout en investissant dans l’éducation des consommateurs. « Lorsque les consommateurs connaîtront les distinctions entre les huiles d’olive extra-vierge, vierge, lampante, grignons et raffinée, ainsi que les processus et les arômes impliqués, le taux de fraude diminuera », avance le syndicaliste.

Limiter les mélanges d’huile et harmoniser les règles

L’huile d’olive peut aussi être utilisée en mélange avec d’autres huiles végétales. Or, le Copa-Cogeca estime nécessaire d’informer les consommateurs sur le type d’huile qu’ils consomment qu’elle soit pure ou issue d’un mélange. « À l’heure actuelle, les règles de l’Union européenne autorisent les mélanges d’huiles d’olive avec d’autres huiles végétales, et les États membres peuvent choisir d’interdire ces mélanges sur leur territoire. »

Seulement, il existe un moyen de contourner la règle. « Si l’huile d’olive d’un État membre qui interdit les mélanges est exportée vers un autre pays de l’Union européenne où les mélanges sont autorisés, l’huile mélangée peut être réimportée et vendue dans l’État d’origine. Bien que cette pratique soit techniquement légale, elle va à l’encontre de l’objectif de l’interdiction initiale, car elle permet au mélange de sortir par la porte d’entrée et de revenir par la porte de derrière », témoigne le producteur d’huile. Pour cela, le syndicat européen réclame la possibilité d’interdire la vente de mélanges d’huiles d’olive dans les pays où leur production n’est pas autorisée.

Enfin, l’usage unique des emballages d’huiles peut varier d’un pays à l’autre. Selon le Copa-Cogeca, des bouteilles non réutilisable garantissent l’authenticité de l’huile et sa qualité. « L’harmonisation de ces règles dans l’ensemble de l’Union européenne permettrait non seulement de promouvoir la cohésion du marché intérieur et de faciliter les échanges, mais aussi de garantir une sécurité et une qualité uniformes des produits, ainsi que la protection des consommateurs », assure Fernando do Rosario.