À 25 ans, Antoine Sweertvaegher est passionné par l’agronomie. Lors de ses études d’ingénieur à l’Isa de Lille, ce petit-fils de polyculteur-éleveur dans l’Aisne a réalisé tous ses stages dans ce domaine. En cinquième année, il opte pour un contrat de professionnalisation en innovation agronomique et travaille durant neuf mois à la coopérative Noriap à La Chapelle-d’Armentières (Nord), pour le suivi des offres d’outils d’aide à la décision et la prospection de nouveaux adhérents.

Cette expérience fut un véritable tremplin puisqu’à la fin de ses études en 2023, Antoine intègre un poste en CDI en tant que technico-commercial (TC) en productions végétales sur le secteur de Bailleul. « Les agriculteurs me connaissaient déjà depuis un an, cela a été plus facile pour prendre ce poste », expose le jeune TC qui suit entre 80 et 100 producteurs, dont les trois quarts sont des éleveurs. Il assure la vente des appros (engrais, phytos, semences…), le suivi des cultures et de la collecte. « C’est très diversifié », apprécie-t-il.

Le contact humain prime

« Ce poste demande du relationnel et une bonne entente avec les agriculteurs avec qui je travaille. Il faut s’adapter à différents profils, ce n’est pas simple mais cela fait partie du métier », explique Antoine, très posément. Et de poursuivre : « Dans un portefeuille, il y a toujours un renouvellement des adhérents et je trouve cela plaisant de faire de la prospection pour en capter de nouveaux. C’est un travail de longue haleine. »

Antoine aime être en plaine et gérer son temps comme il veut. Pour lui, « la clé de tout est d’être présent sur le terrain et d’avoir de la proximité avec ses adhérents. » Il est toutefois conscient qu’il a encore des choses à apprendre et n’hésite pas à profiter de l’expertise des agriculteurs ou techniciens plus âgés qu’il rencontre. Benjamin Dennequin, 40 ans, agriculteur à Merris, loue la disponibilité du jeune TC. Parti un temps à la concurrence, l’éleveur est revenu chez Noriap, car « travailler avec un jeune comme Antoine donne envie. »

Les challenges ne font pas peur à Antoine. Il a ainsi entamé une nouvelle mission en 2025 avec la mise en place d’essais en pommes de terre, et participe aux réunions techniques d’Inoxa (centrale d’achat en agrofourniture). Selon lui, son métier a un fort enjeu : accompagner les adhérents à s’adapter aux changements environnementaux et réglementaires. Il pointe l’intérêt de « remettre le fonctionnement du sol au cœur de tout » et de diversifier les assolements. « Dans notre secteur, faire seulement du maïs, du blé et des pommes de terre ne suffit plus, il faudra ajouter d’autres cultures pour s’en sortir, même si elles sont à moindre valeur ajoutée. »