99 % d’autosuffisance. C’est le chiffre annoncé pour janvier 2024 par Inaporc lors de son assemblée générale, qui s’est tenue les 11 et 12 juin 2024. Même si le porc a longtemps été la seule production animale excédentaire, le pourcentage d’auto-approvisionnement de la filière porcine est cependant en baisse depuis plusieurs années.
En témoignent les chiffres : de 103 % en janvier 2022, il a baissé à 101 % en janvier 2023 et à 99 % en janvier 2024. Cette tendance, ainsi que le passage sous le seuil des 100 %, inquiète l’interprofession, qui veut alerter sur ce sujet.
Les frontières ne sont certes pas imperméables ; des échanges commerciaux ont lieu à l’import et à l’export, essentiellement sous forme de pièces. La France exporte surtout des pièces avec os, vers l’Europe et la Chine. Elle importe pour la plus grande partie des pièces désossées et des produits transformés, exclusivement depuis l’Union européenne.
12 500 tonnes d’écart
Ces mouvements servent à répondre aux habitudes de consommation des différents pays : des pièces sous-consommées sont exportées, tandis que les pièces surconsommées sont importées. Des efforts constants sont faits pour cela. « Par exemple, au cours de la visite à Paris du président chinois, en mai dernier, un agrément a été signé pour l’exportation des abats blancs de porc vers la Chine », se réjouit Philippe Bizien, président d’Inaporc. Ce qui est déterminant, c’est donc la balance entre import et export. Et pour la première fois depuis longtemps, elle est négative.
Sur les premiers mois de 2024, les exportations ont augmenté de 2,4 %, tandis que les importations ont augmenté de 3,4 %. La balance, qui reste positive en termes de chiffre d’affaires, s’effrite donc sur les volumes. « Cela représente 12 500 tonnes d’écart », pointe Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc.
D’après les responsablesde l’interprofession, qui se fondent sur les analyses de l’Institut du porc (Ifip), plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer cette évolution. La baisse du nombre d’éleveurs, qui entraîne une baisse des volumes produits, est pointée en premier lieu. S’ajoute à cela la hausse des importations de charcuteries venue d’autres pays d’Europe : dans les rayons des GMS, un produit sur cinq est issu de l’importation de produits européens.