Pas moins de 111 millions de volailles ont été labellisées en 2020, dont 100 millions de poulets. Pour ces derniers, il s’agit d’une progression de 2 % par rapport à 2019 et de 3 % par rapport à 2018. « Les poulets dits “jaunes” (plumes rousses, pattes et peau jaunes) représentent plus de la moitié des poulets totaux labellisés (56 %), suivis des poulets blancs (plumage roux, pattes et peau blanches) (37 %) et des poulets au plumage noir (7 %) », précise le Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf).

Pourtant, les labellisations ont évolué de manière moins importante que les mises en place, qui ont été supérieures de 4 % par rapport à 2019. « La perte de certains débouchés en restauration hors domicile a contraint la filière d’adapter son offre en augmentant la part de volailles destinées à la découpe pour profiter de la demande dynamique en grandes et moyennes surfaces », explique l’Institut technique de l’aviculture (Itavi).

Car au gré des restrictions sanitaires, la consommation à domicile de poulet Label rouge (LR) par les ménages a été dynamique en 2020. Selon le panel Kantar, les achats de découpes ont progressé de 8,4 % sur un an, « profitant principalement aux filets (+ 11 %) ». En revanche, les achats de poulets entiers ont reculé de 5 %. L’an passé, les poulets LR représentaient 48 % des poulets prêts à cuire (PAC) et 10 % des découpes. Dans ce contexte, la GMS est restée de loin le premier circuit de distribution, écoulant 75 % des poulets PAC, devant les enseignes à dominante marque propre (EDMP) (1) à raison de 9 %, et les commerces traditionnels spécialisés (6 %). Cette hégémonie prévaut également concernant les découpes, avec 62 % des achats en GMS, 17 % en commerces traditionnels et 6 % en EDMP.

Maintien des exportations

S’agissant du commerce extérieur, les envois de poulets LR, qui représentent 5 % de la production française, se sont maintenus « malgré le recul généralisé des exportations totales en viandes de volailles », souligne l’Itavi. L’an passé, les ventes des abattoirs français à l’étranger ont progressé de 4 % par rapport à 2019, « tirées par des expéditions dynamiques vers l’Allemagne et la Belgique, notamment en découpes ». Ces produits répondent, en effet, aux « attentes des consommateurs européens, en recherche de praticité et de gain de temps », analyse le Synalaf.

Si 2020 fut un bon millésime pour le poulet LR, l’apparition en fin d’année de l’influenza aviaire hautement pathogène a joué les trouble-fêtes, notamment dans les filières du Sud-Ouest. La présence du virus a occasionné un ralentissement des mises en place, surtout visible en 2021 (voir l’infographie). Sur les 40 premières semaines de l’année, elles reculent de 3 % par rapport à 2020, avec un décrochage marqué (- 9 %) pour les poulets noirs.

Vincent Guyot

(1) Anciennement appelées hard discount.