« En France, la collecte laitière a baissé de 0,8 % depuis le début de l’année 2025, avec des évolutions fluctuantes selon les périodes », analyse Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière (Cniel) dans sa dernière conjoncture vidéo, diffusée le 7 juillet 2025.
Si l’évolution du prix du lait poursuit sa tendance à la hausse, les prix de la poudre de lait écrémé et du beurre se sont stabilisés.
La collecte laitière a continué de fléchir en mars (22/05/2025)
La production freinée par les fortes chaleurs
« Le contexte sanitaire difficile sur le premier trimestre de 2025 a contribué à freiner la collecte » sur le territoire français. Sur les mois d’avril et de mai, la situation a été plus favorable, avant que les vagues de fortes chaleurs ne viennent perturber de nouveau la production.
Dans les grands bassins exportateurs mondiaux, la collecte laitière mondiale augmente, « mais de façon disparate ». Sur les douze derniers mois, la production progresse significativement en Nouvelle-Zélande (+2,3 %), et plus modérément aux États-Unis (+0,3 %) et dans l’Union européenne (+0,2 %).
« Les conditions météo de cet été, qui s’annoncent très chaudes en Europe, en particulier sur le mois de juillet, pourraient également impacter l’offre laitière », indique l’économiste du Cniel.
+ 37 € / 1 000 l de lait conventionnel
Le prix standard du lait de vache conventionnel atteint 468 €/1 000 litres sur le mois d’avril 2025, rapporte le Cniel, selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer. Sur un an, il progresse de 9 %, soit 37 € au-dessus de son niveau d’avril 2024.
Le prix de la poudre de lait écrémé demeure « globalement stable depuis un an autour de 2 400 € la tonne ». Celui du beurre a régulièrement augmenté au cours des douze derniers mois, « avant de se stabiliser autour de 7 400 € la tonne » à la mi-juin 2025.
En ce qui concerne les prix des produits laitiers vendus en magasins, « l’évolution est contrastée » observe le Cniel. Sur un an, le prix du beurre augmente de 3,0 %, et celui du lait liquide de 1,3 %, en mai 2025. À l’inverse, ceux des fromages et des yaourts reculent, respectivement de –0,6 % et –0,8 %. « Les perspectives sur les mois à venir sont incertaines en raison du contexte géopolitique tendu », complète l’interprofession.
Baisse des charges
« Le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers évolue actuellement de façon modérée », selon l’économiste. L’indice Ipampa (1) recule de 3 % sur un an en avril 2025, bien qu’il ait grimpé de 22 % depuis 2020.
(1) Indice des prix d’achat des moyens de production agricole.