Chaque État membre de l’Union européenne doit diminuer les quantités de déchets alimentaires, à hauteur de 10 % dans le secteur de la transformation et de la fabrication d’aliments, et de 30 % au niveau des commerces et de la consommation (restaurants, services de restauration et ménages). Ces objectifs sont à atteindre d’ici à la fin de l’année 2030, par rapport à la période 2021-2023.
Approuvé par le conseil de l’Union européenne le 25 juin 2025 puis adopté par le Parlement le 9 septembre 2025, ce nouveau texte de loi est paru au Journal officiel de l’Union européenne le 26 septembre 2025.
« Les pays de l’Union devront prendre des mesures pour faire en sorte que les opérateurs économiques jouant un rôle important dans la prévention et la production de déchets alimentaires (à identifier dans chaque pays) facilitent le don d’aliments invendus et sans danger pour la consommation humaine », indique le Parlement européen.
Cette nouvelle directive modifie le texte fondateur de 2008 sur la réduction des déchets et le recyclage, en y apportant des objectifs contraignants. Elle concerne l’alimentation ainsi que le textile, ces deux secteurs faisant partie des principaux producteurs de déchets. Elle incite à mieux produire et mieux consommer, à la fois pour protéger l’environnement et notre économie.
Pour du développement durable
Dans l’Union européenne, 132 kg de déchets alimentaires sont générés par personne et par an en moyenne. Le service de données et études statistiques vient de publier des chiffres similaires pour la France qui s’élèvent à 142 kg par habitant sur l’année 2023, dont 55 kg sont des aliments comestibles.
Les nouvelles mesures visant à prévenir et à réduire le gaspillage alimentaire dans l’ensemble de l’Union européenne, s’inscrivent dans la droite ligne du programme de développement durable des Nations unies. Pour permettre l’obtention de résultats tangibles, les députés européens ont convenu de « fixer les objectifs quantifiés » qui sont « juridiquement contraignants ». Cependant, ils ont privilégié « une approche par étapes, en commençant par un niveau inférieur à celui indiqué dans l’objectif de développement durable [des Nations unies, NDLR] de réduction de la production de déchets alimentaires ».
Une loi anti-gaspillage existe en France
La directive européenne entrera en vigueur le 16 octobre 2025. Et chaque pays doit mettre en œuvre les moyens nécessaires et des actions concrètes pour atteindre les objectifs de réduction des déchets fixés par l’Union européenne.
En France, la lutte contre le gaspillage alimentaire est déjà un des axes de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite Agec) de 2020. Y sont inscrits des objectifs de réduction de 50 % pour les secteurs de la distribution alimentaire et de la restauration collective d’ici 2025, et de 50 % pour les secteurs de la transformation et de la restauration commerciale d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2015. La loi anti-gaspillage oblige également les grossistes à donner leurs produits alimentaires invendus aux associations.