À l’occasion de son assemblée générale le 1er juin 2023 au Rheu (Ille-et-Vilaine), l’association des entreprises de la nutrition animale en Bretagne, Nutrinoë, a fait le bilan de son activité en 2022 et des premières tendances de l’année 2023. La baisse d’activité s’est poursuivie en 2022 amplifiée par la guerre en Ukraine qui a pesé lourdement sur les cours des matières premières et de l’énergie, et donc sur les prix des aliments. Sans oublier les conséquences de la grippe aviaire.

Cette tendance baissière dans presque toutes les productions se poursuit en 2023. Sur les dix premiers mois de la campagne, de juillet 2022 à avril 2023, le retrait est de 4,4 %. Sur les quatre premiers mois de l’année 2023, l’évolution cumulée affiche –4,5 %. L’activité relative aux ruminants reste positive, mais se tasse (+0,9 %), le porc est toujours en baisse (–5,8 %) comme la volaille (–6,2 %).

Nouvelle baisse des tonnages en porc et volaille

Au total, sur 2022, les fabricants bretons ont produit un peu plus de 7 millions de tonnes d’aliments composés en baisse de 3,5 % par rapport à 2021. La Bretagne reste cependant la première région productrice avec 40 % des tonnages français devant les Pays de la Loire (3,26 millions de tonnes, –14 %) et la Normandie (730 000 tonnes, –1 %). L’ensemble du Grand Ouest représente toujours plus de la moitié des fabrications animales (58,65 %).

« Le porc est l’espèce qui a le plus souffert avec une diminution de la consommation d’aliment de 7,1 % (3,125 millions de tonnes) », a indiqué Hervé Vasseur, président de Nutrinoë. Le cheptel truie a perdu 5 % de ses effectifs en France. Sur la zone Uniporc, les abattages sont en baisse de 7 % depuis le début de l’année (ce qui représente 27 000 porcs par semaine).

La volaille est en recul également de 2,3 % pour un total de 2,583 millions de tonnes avec des dynamiques très différentes selon les productions : poulets (+0,6 %), poules pondeuses (–3,1 %), dindes (–7,9 %), canards (–1,3 %). « En 2022, la Bretagne s’en tire un peu mieux que la moyenne nationale (–10,3 %). Les premiers chiffres sur 2023 sont moins bons (–6,2 %). Avec la grippe aviaire, il est difficile d’appréhender quel est le niveau structurel de la baisse de production », estime Ludovic Michel des établissements Michel.

Dynamique positive en bovins

Seul l’aliment ruminant connaît une dynamique positive avec une augmentation de 4,6 % des fabrications (1,262 million de tonnes). « Elle s’explique par la sécheresse de l’été qui a dégradé les pâtures et les récoltes et obligé les éleveurs à passer en ration d’hiver », a expliqué Jean-Marc Brisset du groupe coopératif Even. « L’embellie sur le prix du lait a aussi incité les producteurs à consommer plus d’aliments pour produire des volumes », poursuit-il.