La production française d’aliments composés est tombée sous la barre des 20 millions de tonnes en 2022, pour atterrir à 19,2 millions de tonnes. C’est 6,6 % de moins qu’en 2022. Cela représente une chute des volumes de près d’un million et demi de tonnes, chute que La Coopération agricole nutrition animale et le Snia qualifient d’historique dans leur bilan diffusé le 17 mars 2023.
L’impact de la grippe aviaire
La filière avicole totalise plus de la moitié de la chute : 800 000 tonnes de moins par rapport à 2021, soit 10,2 %. « La demande en aliments pour volailles, surtout ceux destinés à la volaille de chair, a tout particulièrement été affectée par l’épidémie d’influenza aviaire, expliquent La Coopération Agricole nutrition animale et le Snia. Les aliments pour palmipèdes sont les plus touchés avec une baisse de 30 %. »
Les autres espèces sont également touchées par cette baisse. Le secteur porcin enregistre un recul de 300 000 tonnes de ses fabrications. Pourquoi ? À cause de la décapitalisation du cheptel reproducteur, mais aussi du repli de la production. La filière bovine accuse « une baisse plus modérée, surtout sur les bovins allaitants. » Là encore, c’est la décapitalisation qui explique le recul des volumes.
Les filières de qualité également touchées
2022 marque aussi un coup d’arrêt à la croissance continue depuis 2010 de la production d’aliments composés biologiques. Elle était portée par le « dynamisme fort » de ces filières animales, « avec des croissances de l’ordre de 10 à 20 % par an en moyenne entre 2017 et 2021. Depuis le premier semestre de 2022, on observe une chute de la production d’aliments biologiques, [et] au total une baisse de 14 % […] sur l’année. »
Toutes les filières sont touchées par la baisse : 14 % en volailles, 10 % en porcs et 19 % en bovins. « Pour la volaille, les impacts de la crise influenza aviaire peuvent expliquer en grande partie la baisse observée, estiment La Coopération Agricole nutrition animale et le Snia. Pour les autres filières animales, l’explication est à trouver dans les difficultés économiques que connaissent les filières biologiques. »