Depuis le 6 juin 2025, les céréales ukrainiennes (blé et orge notamment) ne bénéficient plus d’exemption de contingent tarifaire à l’importation dans l’Union européenne. Ces mesures avaient été mises en place par l’Union en 2022 pour aider l’Ukraine à exporter ses grains sans passer par la mer Noire. Le règlement d’exécution a été publié au Journal officiel de l’Union européenne le 5 juin 2025.

« Restaurer un minimum d’équité »

« Une mesure attendue, qui répond à une exigence de longue date des producteurs français pour restaurer un minimum d’équité sur le marché intérieur européen », a réagi l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) par communiqué le 5 juin. Le Copa-Cogeca, syndicat représentant les agriculteurs et coopératives européens, portait également cette demande à l’échelle communautaire.

« Nous sommes solidaires des agriculteurs ukrainiens », s’était exprimé Eric Thirouin, président de l’AGPB, le 28 mai 2025 à l’occasion des 100 ans du syndicat. Il estimait que la levée des droits de douane, lorsque les Ukrainiens ne pouvaient plus exporter par la mer Noire, était « tout à fait logique ». Mais depuis, « les Ukrainiens ont retrouvé le chemin de la mer Noire, tout en gardant le chemin de l’Europe. Voire, ils prennent la mer Noire pour arriver sur nos marchés, que sont par exemple l’Espagne ou l’Italie. » Et de situer : « Les Ukrainiens sont capables de produire [du blé tendre] à 100 €/t, alors que nous avons un coût de revient à plus de 200 €/t. »

Les contingents décidés se rapprochent des niveaux qui s’appliquaient avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ils s’appliquent jusqu’au 31 décembre 2025. L’AGPB « appelle désormais les institutions européennes et les États membres à soutenir cette position lors des négociations à venir, en veillant à ce que les dispositifs de protection soient effectivement mis en œuvre, strictement contrôlés et pérennes. »