« Dans la plupart des régions de l’Union européenne, les cultures d’hiver sont dans un état passable à bon. » C’est ce qu’indique la Commission européenne dans son dernier bulletin Mars publié le lundi 24 février 2025, et dont la période d’analyse s’étend du 1er décembre 2024 au 15 février 2025.

L’exécutif européen ajoute que dans les situations les plus défavorables, le potentiel de rendement pourrait être affecté. Néanmoins, les pays membres de l’Union européenne s’en sortiraient mieux que certains de leurs voisins, notamment l’Algérie, le Maroc et l’est de l’Ukraine.

Surplus de pluies en France

En France, les conditions météorologiques sur la période d’analyse n’ont pas été très favorables au bon développement des cultures : le surplus des précipitations au cours du mois de janvier, associé à des niveaux d’humidité des sols déjà élevés et des températures relativement basses, sont les principales raisons.

D’autres régions de l’Union européenne ont aussi connu un surplus de pluies. C’est le cas notamment de la Sardaigne et d’une partie de la Sicile : « Dans les régions italiennes, plus de 15 jours de précipitations supérieures au seuil de 5 mm ont été observés, accumulant plus de 250 mm de précipitations », signale la Commission.

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Sécheresse sévère au Maroc

« L’Afrique du Nord souffre d’un grave déficit en eau depuis novembre 2024 », explique également le bulletin. Sur les deux dernières semaines de janvier, les pluies observées ont pu combler quelque peu le déficit hydrique en Algérie et Tunisie. En revanche, le Maroc connaît son troisième hiver le plus sec depuis près de 35 ans. « Il s’agit de la sixième année consécutive où les cultures d’hiver marocaines subissent un sévère déficit hydrique », précise le document.

Des déficits hydriques sont aussi observés dans la majorité des pays d’Europe de l’Est, ainsi que dans le sud de l’Espagne. « Dans la plupart de ces régions, les précipitations cumulées ont atteint 30 mm (soit une baisse de 50 % à 100 % de la moyenne à long terme) », indique la Commission européenne.

En Roumanie et en Bulgarie, le déficit hydrique pourrait même entraîner des pertes de surfaces ou obliger à des ressemis au printemps. « Dans l’est de l’Ukraine, le manque de couverture neigeuse et le froid attendu soulèvent des inquiétudes supplémentaires », ajoute le bulletin.

Manque de couverture neigeuse

Les céréales d’hiver sont presque totalement endurcies dans la plupart des régions d’Europe, exception faite, notamment, de celles bordant la mer Méditerranée. En blé, le processus d’endurcissement est plus avancé que l’année dernière à la même période. « Notre modèle ne prenant pas en compte l’effet des semis tardifs, il se peut que l’acquisition de la tolérance au froid soit surestimée », nuance le bulletin. L’est de l’Ukraine, la Bulgarie et la Roumanie seraient particulièrement concernés.

« Les prévisions météorologiques signalaient une baisse brutale des températures en Europe du Nord, de l’Est et centrale pour la deuxième quinzaine de février. Les températures minimales dans ces régions devaient atteindre –20°C, ce qui pourrait causer des dégâts substantiels aux cultures d’hiver, en particulier les régions d’Europe centrale et orientale avec peu ou pas de couverture neigeuse. »