« Les conditions climatiques difficiles de l’été 2023 au Maghreb et dans les grands pays exportateurs ainsi que de moindres stocks ont abouti à une offre faible en blé dur, estime Alexandre Marie, chef analyste chez Argus Media-Agritel. Mais en parallèle, les stocks se sont accumulés en Turquie, en Russie et au Kazakhstan. »

Exportations multipliées par 25

« Grâce à un système de licence à l’exportation, la Turquie, pays historiquement importateur net, a vu ses exportations multipliées par 25 pour atteindre 1,3 million de tonnes entre juillet et novembre, poursuit-il. Alors que l’écart entre le blé dur et le blé tendre sur le marché de référence de La Pallice a atteint de 150 à 180 €/t, les productions de ces pays se sont développées (4,3 millions de tonnes en Turquie, 1,2 million de tonnes en Russie et 500 000 tonnes au Kazakhstan) avec pour leitmotiv la rentabilité. »

L'arrivée de la Turquie, de la Russie, et du Kazakhstan sur le marché mondial du blé dur « pourrait s’inscrire dans la durée », selon Alexandre Marie, chef analyste chez Argus-Media. (©  Raphaëlle Borget/GFA)

« Il s’agit d’une réelle perturbation dans les échanges qui pourrait s’inscrire dans la durée, notamment grâce à un plan de développement lancé par la Russie et à l’irrigation mise en place en Turquie, complète Alexandre Marie. Ces trois pays réunis pourraient proposer près de 3 millions de tonnes à l’exportation d’ici à cinq ou six ans. Quand on sait que le marché mondial pèse 9 millions de tonnes, cela conduirait à une compétition importante. Malgré tout, si les primes sur le blé dur disparaissent et que le stock augmente, il pourrait y avoir un frein à leur développement. »