« L’an dernier, nous étions très préoccupés par l’extrême fragilité du secteur fécule à la suite du désengagement des producteurs du Grand Est, découragés par les faibles rendements dus aux sécheresses répétées et conjugués à l’effondrement des prix en période Covid », a rappelé vendredi 15 décembre Arnaud Delacour, président du GIPT (1).

Fermeture d’usine

La campagne de fécule de 2022-2023 a donc vu une baisse sensible des surfaces à 20 221 ha (–12 % comparativement à 2021-2022). « Cela explique l’annonce de la fermeture de la féculerie d’Haussimont (Marne), capable de traiter jusqu’à 500 000 t/an de pommes de terre », explique Bertrand Ouillon, son délégué général. « Une aide exceptionnelle de près de 5 millions d’euros, même un peu tardive, a toutefois permis d’envoyer un signe fort à la filière », estime Arnaud Delacour, qui souhaite aussi une reprise progressive de la production pour l’usine Roquette de Vecquemont (Somme).

Alors que les années passées, le rendement moyen était plutôt autour de 45 à 50 t/ha, il a été de 42,1 t/ha à 17 % pondéré sur trois ans. De plus, la densité moyenne est restée relativement stable à 20,1 % et la tare moyenne a atteint 9,8 %. La production de 2022-2023 ne s’est ainsi élevée qu’à 800 968 t, soit la plus basse depuis 2016.

Pour la campagne en cours, l’interprofession note encore une baisse des surfaces emblavées de 19 % comparativement à 2022-2023, à 16 300 ha. Avec des conditions automnales très pluvieuses, les conditions d’arrachage ont été difficiles. Certaines pommes de terre sont d’ailleurs toujours en terre. Le rendement moyen devrait malgré tout être supérieur à la campagne précédente. Mais déjà la production est estimée autour de 700 000 tonnes à 17 %.

(1) Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre.