Selon les données du dernier rapport de l'USDA, en date du 9 novembre 2023, la production mondiale de blés (tous blés confondus) pour la campagne de 2023-2024 est estimée à près de 782 millions de tonnes (Mt). Elle serait ainsi en baisse par rapport aux estimations du mois précédent (783 Mt) ainsi que par rapport à la campagne précédente (789 Mt).

« En maïs, la production mondiale est revue en forte hausse de 6 %, à 1,221 milliard de tonnes, indique Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, à l’occasion d’une conférence de presse le 15 novembre dernier. Cette évolution s’explique par les records de production attendus au Brésil et par des améliorations des chiffres en Ukraine », explique-t-il.

L’Ukraine meilleure qu’attendue

Le Brésil passerait en tête des exportateurs mondiaux de maïs sur 2023-2024 à 50 Mt, suivi par les États-Unis et l’Argentine. Les principaux acheteurs de maïs restent l’Union européenne à 27 et la Chine. La Chine serait par ailleurs toujours le premier acheteur mondial d’orge, sur des origines australienne principalement.

« En Ukraine, la production est en forte baisse, toujours du fait de la guerre, mais c’est un peu mieux que prévu », souligne Marc Zribi. La production de blé de 2023-2024 est ainsi estimée à 21,4 Mt et celle du maïs à 27 Mt. Le potentiel d’exportation en blé se chiffre à 14,3 Mt et celui du maïs à 21 Mt : « Il bénéficie déjà du corridor maritime mis en place par l’Ukraine et de l’ensemble des voies alternatives, que sont le Danube et le ferroviaire », détaille Marc Zribi.

Un marché de l’orge au ralenti

Le stock final mondial de blé pour la campagne de 2023-2024 se chiffre à près de 258,68 Mt, soit une légère augmentation par rapport à l’estimation du mois précédent, à 258,13 Mt. Ce stock final serait en revanche en diminution par rapport à la campagne précédente, qui était de 269,55 Mt. En maïs, le stock final pour 2023-2024 se chiffre à 314,99 Mt, contre 312,40 Mt le mois précédent et 299,22 Mt en 2022-2023.

« En orge, production et consommation sont en diminution, ce qui montre un marché qui fonctionne plutôt au ralenti », indique l’expert de FranceAgriMer. En effet, la production mondiale pour 2023-2024 est estimée à 142,3 Mt (–6 % par rapport à l’estimation précédente), contre 151,5 Mt en 2022-2023. Le stock final s’affiche à 18,1 Mt, soit une baisse de 11 % par rapport à la campagne précédente.

Le blé russe présent à l’exportation

Sur les échanges mondiaux de blé pour la campagne de 2023-2024, les importateurs sont les mêmes que les années précédentes : Égypte, Chine, Indonésie, Turquie et Algérie. Ces pays sont approvisionnés en premier lieu par la Russie et l’Union européenne, puis viennent l’Australie, les États-Unis, le Canada, l’Argentine et Ukraine.

« Le potentiel d’exportation de blé par la Russie est très important, à plus de 5 millions de tonnes par mois depuis le début de la campagne », note Marc Zribi. Les exportations sont pour l’heure estimées à 50 Mt, avec une production révisée à la hausse de 4 Mt, à 90 Mt. « La Russie représente les trois quarts des 8,5 millions de tonnes de blés achetés par la Turquie, dont une large partie est réexportée sous forme de produits transformés, notamment de la farine », ajoute par ailleurs l’expert.