« La consommation d’œufs bat des records. On doit répondre à cette demande », a assuré Yves-Marie Baudet, le président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), lors d’une conférence de presse à Paris le 3 octobre 2024. Après avoir progressé de 3 % en 2023, les achats en magasins, qui représentent la moitié de la consommation totale d’œufs en France, augmentent à nouveau de 4,4 % sur les huit premiers mois de 2024.
Des prix à la consommation qui reculent
« Les ventes sont propulsées par les œufs issus d’élevages au sol (+9,3 %) et ceux d’élevages en plein air (+7,7 %) », complète l’interprofession. Sa directrice, Alice Richard, souligne que sur cette période, le prix de vente moyen en distribution a reculé de 0,8 % par rapport à 2023. Pour quoi ? « En raison de la répercussion de la baisse des coûts de production, conformément à la loi Egalim. »
Pour satisfaire cet appétit, la production française peine à se redresser. « D’après les prévisions de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), elle devrait rester stable à –0,3 % », indique Loïc Coulombel, le vice-président du CNPO. L’an passé, l’offre française avait progressé de 4 %, tout en restant inférieure à 4,1 % à son niveau de 2021, avant l’épisode majeur d’influenza aviaire de 2022.
« Nous sommes donc sur une reprise timide », jauge-t-il. Selon l’Itavi, cette année, le taux d’autoapprovisionnement (1) de la filière devrait atteindre 99,7 %, contre 99,1 % en 2023, et 97 % en 2022. Un niveau insuffisant pour Loïc Coulombel. « L’objectif est d’atteindre 102 à 103 % afin de satisfaire la demande intérieure et poursuivre les exportations. » Car ces dernières sont « primordiales », estime l’interprofession, rappelant qu’« en Europe, la consommation de jaune est majoritaire tandis qu’il s’agit du blanc en Asie ».
(1) Calculé comme le ratio production/consommation, selon FranceAgriMer. Un ratio supérieur à 1 indique schématiquement que la France produit plus qu’elle ne consomme.