La période de chaleur exceptionnelle dure depuis le 11 avril 2022. Selon une note de Météo-France publiée le 19 mai 2022, le nombre de jours consécutifs où la moyenne des températures a dépassé quotidiennement les normales saisonnières a atteint 38 jours mercredi, égalant un record d’avril-mai 2007 et effaçant la série de 37 jours enregistrée à la même époque en 2020.
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Record battu
Les normales saisonnières sont calculées sur la période de référence de 1981 à 2010. « Avec les températures attendues au moins jusqu’au début de la semaine prochaine », cette durée record au-dessus des normales est appelée à être encore battu, avance l’établissement public, alors que la journée de jeudi a de nouveau été marquée par des températures très élevées : 31°C à Lyon à 16h00, 26°C à Paris, 29°C à Clermont-Ferrand…
Mercredi, plusieurs records de température maximale ont été battus ou égalés dans le sud du pays, comme à Albi, Toulouse ou Montélimar. Depuis le début du mois, « l’anomalie » de température moyenne observée sur la France atteint légèrement plus de 3°C et Météo-France estime « fort probable » que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud depuis l’après-guerre, détrônant ainsi le record de 2011 avec une anomalie de +1,85°C.
Avec le dérèglement climatique, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus tôt au printemps. Météo-France souligne que les pics s’observent non seulement au plus chaud de la journée, mais aussi au plus bas. Ainsi, la France a vécu sa nuit la plus chaude pour un mois de mai, entre mercredi et jeudi, avec une température minimale moyenne autour de 16,5°C, un peu au-dessus du précédent record du 29 mai 2017.
La sécheresse guette
« On constate qu’on a battu ce record national 10 jours avant le précédent, au milieu du mois de mai », relève Météo-France, qualifiant l’événement de « remarquable ». La sécheresse guette : le gouvernement a publié mercredi une carte où 22 départements apparaissent en rouge, c’est-à-dire avec un risque « très probable » de sécheresse d’ici à la fin de l’été, principalement dans le Sud-Est et l’Ouest. Des dizaines d’autres départements ont un risque « probable ».
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Face à cette situation, les arrêtés de restriction d’eau se multiplient dans le pays. La préfecture du Rhône a ainsi annoncé jeudi avoir placé les eaux superficielles du département et de la Métropole de Lyon en « situation de vigilance sécheresse », appelant les usagers à une « utilisation économe » de l’eau.
« Les précipitations irrégulières du printemps 2022 n’ont pas été suffisantes pour maintenir une situation normale des cours d’eau dont les débits diminuent sans perspective d’amélioration à court terme », explique la préfecture dans un communiqué. Quant à la météo, après des orages jeudi, le temps sera à nouveau bien agité vendredi avec des orages assez forts attendus qui traverseront le nord du pays.
Nouvelle vague en vue
Météo-France prévoit « une nouvelle accentuation de la chaleur » pendant le week-end dans le Sud-Ouest. Le thermomètre devrait dépasser 35°C « dans de nombreuses villes, avec parfois des pointes à 36°C samedi, 37 à 38°C très localement dimanche ». Le record mensuel de chaleur serait alors susceptible d’être battu. Il est de 36,2°C à Dax dans les annales du réseau principal de Météo-France.
L’épisode de chaleur ne correspond toutefois pas à la définition technique d’une « vague de chaleur ». Pour cette catégorisation, « l’indicateur thermique national », moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur tout le territoire métropolitain, doit dépasser 25,3°C pendant trois jours consécutifs. Il ne faut pas non plus parler de « canicule », qui inclut des critères de température nocturne.
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