« La flambée des prix des matières premières et de l’énergie déjà observée au second semestre de 2021 s’est accentuée depuis la fin de février et impacte fortement les coûts de production des producteurs laitiers caprins et des transformateurs, coopératives comme industries privées », souligne l’Association nationale interprofessionnelle caprine (Anicap), dans un communiqué publié le 7 juin 2022.
Du côté des éleveurs, l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa lait de chèvre) édité par l’Institut de l’élevage a bondi de presque 21 % sur un an, en avril. Le poste des aliments achetés n’y est pas étranger, bien au contraire ! « Les éleveurs caprins sont encore fortement dépendants des achats d’aliments, qui représentent en moyenne 50 % du coût de production, mais peuvent dans certaines exploitations atteindre 70 % », ajoute l’Anicap.
À l’aval, les tensions d’approvisionnements « sont amplifiées par la désorganisation logistique mondiale ».
Agir sur le long terme
Cette « inflation record » met à mal les trésoreries. Dans les élevages, la hausse du prix du lait ne suffit pas à renverser la vapeur. Le prix réel atteint 818 €/1 000 litres sur le premier trimestre de 2022, soit une hausse de 3,4 % sur un an, chiffre FranceAgriMer. Les hausses passées sur le premier cycle des négociations commerciales ne satisfont pas les acteurs de la filière. Elles sont « loin d’avoir pu compenser les surcoûts enregistrés ces dernières semaines. »
Pour faire face à cette situation périlleuse, l’interprofession en appelle à la mobilisation des distributeurs. Ces derniers s’étaient engagés, au travers d’une charte signée le 31 mars, à « étudier attentivement les demandes de renégociation de contrats ». L’heure est venue. Il faut que « chacun tienne compte de la gravité de la situation » et « prenne ses responsabilités dans les plus brefs délais ».
Sans quoi, « nous nous dirigeons vers un risque de forte diminution de la production de lait de chèvre français, à court terme (dès 2023) par une non-prise-en-compte de l’envolée des coûts de production, et à moyen terme par un déficit d’installations ».