Cinq mois après le lancement du Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique font un point sur l’avancée des travaux réalisés le 20 octobre 2021. Plus de 800 participants, 500 contributions écrites…
Cela « témoigne de l’engagement et de l’intérêt » porté à l’exercice, selon Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture. Celui du ministère chargé de l’Écologie se dit « impressionné par la mobilisation » des différents acteurs.
Retour sur les avancées principales sur les trois thématiques.
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La gestion des risques climatiques
Couverture des risques : sur ce « dossier très ancien » qui a connu de nombreux blocages, « nous sommes parvenus à une annonce du président de la République, le 10 septembre, proposant la refonte totale du système de couverture agricole », rappelle Julien Denormandie. Il estime que « cette réforme est probablement l’une des plus structurantes du monde agricole depuis la mise en place de la Pac. » L’objectif est de traduire cet engagement dans des textes de loi avant la fin du quinquennat. Le projet de loi sera présenté au conseil des ministres au début de décembre, puis passera devant l’Assemblée nationale et le Sénat en janvier 2022.
Protocole de gestion : le 22 juin 2021, une instruction a été envoyée aux préfets pour changer la façon de gérer les crises climatiques. L’objectif est ici de passer d’une posture de réaction à une posture préventive.
Hackathon : un marathon de programmation, ou hackathon, est prévu du 3 au 5 décembre 2021 dans la Drôme, après un appel à idées qui sera lancé le 25 octobre 2021. L’objectif est de faire émerger des innovations qui combinent les données météo et agronomiques pour mieux anticiper les risques climatiques.
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L’adaptation de l’agriculture face au changement climatique
Filières : elles ont toutes été invitées le 16 juillet 2021 à engager des réflexions sur ce thème, devant aboutir, après la clôture du Varenne, à une stratégie et un plan d’action d’adaptation pour chacune d’entre elles. 25 contributions ont été reçues : 6 filières animales, 17 filières végétales et 2 provenant des comités spécialisés de FranceAgriMer. Des feuilles de route par filière seront présentées aux ministres avant la fin de l’année.
Régions et territoires : des comités de pilotage (Copil) regroupant État, chambres régionales d’agriculture, et conseil régionaux ont été créés en région. Ils sont déjà opérationnels ou en cours de finalisation. D’ici le 30 novembre, un inventaire des besoins région par région et filière par filière devrait être finalisé. Ces feuilles de routes aboutiront à des plans d’adaptations régionaux. « Il y a une grande attente de la deuxième phase, car les besoins sont importants », a souligné Olivier Dauger, vice-président de l’APCA (1).
Parties prenantes : impacts prioritaires, modification des politiques publiques, actions à mettre en place, moyens nécessaires… Les parties prenantes (lire l’encadré) ont été sollicitées entre juillet et septembre 2021 via un questionnaire en ligne. 58 réponses ont été reçues, 55 % en provenance du monde agricole et 45 % du monde de la recherche, des aménageurs et des associations.
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La gestion de la ressource en eau
Les deux premiers groupes de travail (outils d’accélération des PTGE (2) et mobilisation de la ressource existante) se sont réunis à plusieurs reprises depuis le lancement de cette thématique le 1er septembre. Les travaux du troisième groupe (stratégies d’aménagement des territoires) ne sont pas encore lancés.
Actuellement, selon Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, « 66 projets [PTGE] sont approuvés ou en cours d’approbation », et 35 sont en cours de concertation.
> À lire aussi : Interview de Julien Denormandie : « Il faut remettre la question de l’eau au cœur de notre action » (04/05/2021)
(1) Assemblée permanente des chambres d’agriculture.
(2) Projets de territoire pour la gestion de l’eau.