« Agritel estime la récolte française de blé tendre à 34,82 millions de tonnes. Cette moisson en 2023 est correcte dans l’ensemble mais elle déçoit par rapport aux attentes du printemps », résume le 26 juillet 2023 Gautier Le Molgat, directeur général d’Agritel.

La production serait ainsi supérieure de 3,3 % à celle de 2022, et de 1,3 % à la moyenne des cinq dernières années. Le rendement moyen est, quant à lui, estimé à 73,02 q/ha, en hausse de 1,4 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Hiver et début de printemps prometteurs

« Les conditions hivernales satisfaisantes et le début du printemps humide promettaient un très haut niveau de rendement cette année, ce que traduisaient les notations de culture à leur plus haut niveau historique », retrace Agritel. Puis les épisodes de gel tardif qu’a connus l’est de la France en avril, et plus encore l’absence totale de pluie de la mi-mai à la mi-juin, ont « nettement réduit » le potentiel de production dans les deux tiers du nord du pays. « Nous avons perdu 2 à 3 millions de tonnes de potentiel sur mai-juin » évalue Gautier Le Molgat.

De grandes différences de rendements sont rapportées, tant entre les régions qu’au sein même des exploitations, en fonction des types de sols et des variétés. Le sud du pays ayant bénéficié de pluies à la fin du printemps, les rendements y sont « nettement au-dessus de la moyenne ». Ils ne l’atteignent en revanche pas de la moitié ouest de la Région Centre-Val de Loire à la Région Grand Est, en passant par le nord de la Bourgogne-Franche-Comté, constate le cabinet. « Cette zone a le plus souffert du sec, du vent, des coups de froid du printemps et des coups de chaud de la fin de cycle. »

« Les résultats des régions du nord et de l’ouest du pays ne sont pas aussi élevés que l’an passé mais tirent leur épingle du jeu. Forts de terres plus profondes, l’Île-de-France, les Hauts-de-France et la Normandie ont bénéficié, comme la Bretagne, de températures plus modérées. Enfin, l’Aquitaine et les Pays de la Loire, plus précoces, ont échappé au pire », rapporte Agritel. Les chantiers ayant été freinés par la pluie dans tous les départements côtiers de la Manche, environ 12,5 % de la récolte étaient toujours sur pied entre les 20 et 25 juillet, période d’enquête terrain du cabinet.

Qualité au rendez-vous

La qualité des récoltes est, quant à elle, jugée hétérogène, notamment sur le poids spécifique (PS) qui fluctue avec le niveau de pluies avant la moisson, les types de sols ou encore les variétés. Agritel s’attend malgré tout à une majorité de la production conforme aux normes de qualité. « Nos principaux débouchés trouveront la marchandise recherchée », assure le directeur général. Si les exportations françaises sont restées limitées ces derniers mois du fait de la compétitivité des blés russes, l’incertitude créée par les nouvelles attaques russes pourrait rebattre les cartes, conclut Agritel.