Nourrir, abreuver et soigner les animaux d’élevage ne suffit plus à satisfaire les demandes sociétales vis-à-vis du bien-être animal. « C’est un sujet difficile, car les attentes du public sont parfois adossées à une méconnaissance des contraintes en élevage », analyse Hervé Guyomard, directeur de recherche à l’Inrae. Ces pressions peuvent pourtant conduire à un durcissement réglementaire, voire à un changement brutal des exigences de la part des acteurs en aval des filières. Les éleveurs de poules pondeuses en cages aménagées en savent quelque chose : après avoir mis aux normes leurs bâtiments pour le 1er janvier 2012, des distributeurs ont annoncé dès 2016 leur souhait de ne plus commercialiser d’œufs issus de poules élevées en cages.
Dans le secteur porcin, un scénario analogue est redouté. Pour réaliser leur projet de maternité collective, les associés de la SCEA Le Gouta, située dans le Morbihan, ont opté pour des cases « liberté », afin de libérer les truies de leur réfectoire quelques jours après la mise bas (lire p. 58). En Ille-et-Vilaine, Marie Andrée et Pascal Guillard ont également choisi ce système pour la rénovation de leur maternité (lire p. 59). Ils apprécient désormais une meilleure docilité de leurs truies.
Alors que l’interdiction de la castration à vif des porcelets entrera en vigueur le 31 décembre 2021, la Cooperl, premier groupement de producteurs en France, a misé sur l’élevage de mâles entiers dès 2013 (lire p. 60), avec à la clé une progression des performances technico-économiques à la production.
Valoriser les efforts consentis par les éleveurs en faveur du bien-être est l’un des objectifs du Laboratoire d’initiative territorial (LIT) « Ouest Territoires d’élevage » (lire p. 60).
Dans le Lot, l’élevage de veaux de boucherie sur paille permet à Julien Lacam de commercialiser sa production sur un créneau haut de gamme. Il y a quatorze ans, la création de cet atelier lui a permis de s’installer avec ses parents sur l’exploitation familiale (lire p. 61). V. Guyot