C’est grâce à une annonce sur la page Facebook de la Bourse d’alpages et d’emplois pour les bergers que Julien et Élodie Daumas sont arrivés à Aspères (Gard). Installés à Prads-Haute-Bléone (Alpes-de-Haute-Provence), ils cherchaient un hivernage avec des pâturages pour réduire les frais. « Nous utilisons une estive et 45 hectares de prés là-haut. Ils fournissent de bons pâturages pour le printemps et l’automne, mais peu de foin. Pour passer l’hiver, nous devions acheter des fourrages », explique Julien.
Plusieurs candidats
Pour 630 € par mois, la mairie proposait une bergerie, des prairies et parcours, et un logement. « Nous avons répondu sans trop y croire. En juillet 2016, le maire nous a appelés pour nous proposer un entretien », raconte Élodie. Sélectionnés parmi plusieurs candidats, Julien et Élodie ont transhumé en novembre 2016 à Aspères, avec 560 brebis et 15 chèvres du Rove. Bien accueillis, ils se sont vite intégrés.
Les parcours dans la garrigue sont pour l’instant débroussaillés par les chèvres. « Durant l’hiver, nous avons fait pâturer nos brebis sur les prairies, puis dans les oliveraies et les vignes », explique Julien. Un premier vigneron a fait appel à eux. Voyant que l’herbe était bien tondue sans qu’il y ait de dégâts sur les ceps, d’autres ont fait de même. « Nous économisons ainsi un désherbage au printemps. Les brebis ne tassent pas le sol et nettoient bien les bordures », note Florent Allier, vigneron.
Un système pastoral
Actuellement, Julien et Élodie gèrent sept lots au pâturage. Ils doivent déplacer régulièrement les clôtures et les bêtes, et amener de l’eau. Après le débourrement des vignes, ils feront repasser leur troupeau dans les prairies, avant de repartir, en mai, dans les Alpes. Ils y resteront jusqu’en novembre. Les deux régions ont des ressources pastorales qui se complètent bien. Le transport en camion revient à 5 000 €, mais la réduction des achats de fourrages compense ce coût, ainsi que celui de la location.
« Nous avons commencé à agrandir le troupeau. Dans les Alpes, nous étions limités par les conditions d’hivernage », souligne Élodie. Installée à titre secondaire, la jeune femme avait un emploi salarié à côté. « Je l’ai quitté et je me suis installée à titre principal en Gaec avec Julien en janvier 2017. » Les éleveurs ont signé un bail de dix-huit ans avec la commune d’Aspères, de quoi se projeter dans l’avenir.