En cette année internationale de la santé des végétaux des Nations unies, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a choisi de mettre en lumière ses actions dans ce domaine au Salon international de l’agriculture. C’était l’objet de la conférence qu’elle organisait ce 24 février 2020.
« Grâce à ses laboratoires de recherche et ses experts scientifiques, l’Agence se mobilise pour faire face aux grands défis d’aujourd’hui : prévenir l’émergence de maladies et ravageurs nuisibles pour les cultures et les espaces naturels, lutter contre les plantes invasives, réduire l’impact de l’usage de pesticides et mieux protéger l’homme et l’environnement », complète l’Anses.
Point sur le virus de la tomate
Elle a profité du salon pour communiquer sur l’actualité en ce qui concerne l’émergence de bioagresseurs. En effet, le phénomène s’accélère. Au nématode du pin, Xylella fastidiosa et la maladie du dragon jaune sur les agrumes sont venus s’ajouter dernièrement la mouche des fruits, la maladie de Panama sur banane et le virus tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) sur tomates, piments et poivrons.
Sur ce virus, l’Agence a précisé qu’il y avait vraiment besoin d’avoir une large information de la population, car les principaux risques concernent l’importation de plants contaminés. « Tant que c’est dans des serres en milieu professionnel, ça peut être assez bien circonscrit. Les mesures de désinfection-décontamination peuvent être très efficaces, a précisé Roger Genet, le directeur général de l’Anses. La difficulté, c’est que près de la moitié des plants en France sont commercialisés vers les jardins potagers du grand public. Là, il pourrait y avoir une vraie situation épidémique difficile à réguler. »
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Rappelons qu’un foyer est en cours de gestion dans le Finistère. De plus, d’autres échantillons sont en cours d’analyse et leurs résultats devraient être communiqués dans les jours qui viennent. « Il y a des suspicions », a complété Roger Genet.
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Capricornes et nématodes font l’objet de deux avis
L’Anses vient par ailleurs de publier deux avis. Le premier concerne le capricorne asiatique des agrumes, insecte ravageur dangereux pour de nombreuses espèces d’arbres d’ornement, forestiers ou fruitiers. Il s’agit d’une expertise sur les risques de dissémination en France et les mesures de gestion à appliquer pour éradiquer ce nouveau ravageur.
L’Agence fait également le point sur ses recommandations concernant l’utilisation des bois et écorces susceptibles d’être affectées par le nématode du pin afin d’éviter toutes propagations. Il s’agit d’un ver microscopique responsable de dépérissements importants chez les conifères et qui représente une menace imminente pour les forêts de pins maritimes en France. « Actuellement présent au Portugal et dans certaines zones de l’Espagne, il pourrait contaminer la région des Landes où se trouve aussi l’insecte vecteur du parasite », précise l’Agence.