L’Agence bio a dévoilé, le 20 septembre 2023 au salon Tech & Bio à Bourg-lès-Valence (Drôme), les conclusions de son premier baromètre du moral des agriculteurs bio. Ce dernier s’était donné l’objectif de comprendre la situation des producteurs et de sonder leurs besoins.

L’ensemble des producteurs bio français ont été sondés, l’Agence bio estime le taux de retour à 20 % (soit 11 625 producteurs représentatifs de toutes les filières de production).

Baromètre au beau fixe

95 % des sondés se disent fiers de produire en agriculture biologique et ils sont 86 % à penser qu’être en bio contribue à leur bonheur. « Dans un contexte de crise, cela nous a interpellés, commente Catherine Experton, de l’Agence bio. Cela prouve que l’AB est un choix raisonné et non basé sur l’opportunisme. »

Alors que le marché du bio traverse des difficultés pour la deuxième année consécutive, 62 % des sondés déclarent garder confiance en l’avenir. À noter que les producteurs les plus optimistes sont ceux dont la part des surfaces engagées en AB est la plus importante.

Toutefois, l’Agence bio relève des disparités en fonction des types de production. Alors que 69 % des producteurs se disent satisfaits d’être en AB (toutes filières confondues), les filières d’élevage (lait, poulet et porc) et de grandes cultures se révèlent moins enthousiastes.

Un besoin de moyens

Interrogés sur les freins à l’engagement vers le bio, les sondés évoquent la faiblesse des plus-values (50 %), la suppression des aides au maintien (43 %), ainsi que l’augmentation des charges de production et de main-d’œuvre (38 %).

Pour pérenniser leur activité, les producteurs bio plaident majoritairement pour des prix rémunérateurs avec des débouchés (55 %). Ils sont aussi 51 % à penser qu’il est nécessaire de développer la communication sur le bio et ses externalités positives auprès du grand public. Les deux tiers des producteurs se disent d’ailleurs insatisfaits de la communication autour du bio. La troisième piste évoquée pour soutenir la bio est le renforcement des aides (46 %).

Des enjeux pour la transmission

L’enquête de l’Agence bio s’est également penchée sur la transmission des exploitations biologiques. Elle révèle que 64 % des producteurs bio de plus de 60 ans ont un projet de transmission. Parmi eux, 50,3 % prévoient de transmettre à leur enfant et 26 % n’ont pas encore identifié de repreneur. « Cela signifie qu’il va y avoir un fort besoin d’accompagnement et de transmission des savoirs pour que ces fermes restent en AB », souligne Catherine Experton.

« 24 à 48 % des candidats à l’installation, suivant les régions, souhaitent s’installer en bio », rappelle par ailleurs l’Agence bio, qui soulève l’importance de la formation et de la communication sur le bio dans l’enseignement agricole et général.