« Les éleveurs ont besoin de mesures concrètes applicables dans les plus brefs délais pour faire face au surcoût qu’engendre la sécheresse », plaide Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).

Une intervention ministérielle insuffisante sur la sécheresse

Pour Thierry Roquefeuil, les négociations menées par le ministre sur la fauche des jachères et les retenues collinaires sont « insuffisantes ». « On ne fait pas du lait avec des jachères, précise-t-il. Il faut débloquer une aide exceptionnelle différenciée en fonction des productions et des régions afin de compenser l’achat de fourrages de qualité et de ralentir la décapitalisation des troupeaux dans un contexte où le marché de la viande est saturé. »

 

De même, l’arrivée des aides Pac en octobre n’est pas perçue comme une avancée mais comme une « normalité ». « Elles ne serviront malheureusement qu’à rembourser les banques dans la majorité des cas », déplore le président de la FNPL.

 

Lors de cet entretien, la mise en place de groupes de travail autour de la manière d’assurer les éleveurs a été confirmée et les premiers résultats sont attendus par le syndicat pour la fin de l’année. « Le régime des calamités (1) n’est pas adapté à la production laitière car le maïs n’est pas concerné, précise Thierry Roquefeuil. Les éleveurs ne sont que trop peu assurés face à ces risques, il faut généraliser la démarche. »

Sur la même longueur d’onde à propos de la loi sur l’alimentation

Autre sujet, toute autre ambiance. D’après Vincent Brack, directeur de la FNPL, le ministre se range à leur côté quand il s’agit d’affirmer que « l’acte deux des négociations commerciales post-EGA va être capital. Le premier acte était quelque peu tronqué car les négociations avaient déjà commencé lorsque la loi est entrée en vigueur. »

 

Le syndicat attend les résultats de l’enquête parlementaire sur les pratiques de la grande distribution le 26 septembre prochain. En parallèle, l’entrée de la grande distribution au sein de l’interprofession laitière (Cniel) devrait se concrétiser le 19 septembre 2019. La FNPL n’en oublie pas pour autant le maillon de la transformation : « Aucun accord-cadre n’a été signé sur le terrain, il faut continuer à porter le message des EGA », constate Thierry Roquefeuil. Regroupement des producteurs derrière les organisations de producteurs et signatures de contrats tripartites « modèles », l’année est malgré tout porteuse de bonnes nouvelles pour le syndicat.

 

« La revalorisation du prix du lait doit être une priorité, sans quoi on risque de muter vers un modèle agricole, basé sur l’agrandissement des exploitations, qui ne correspond pas aux attentes des consommateurs », conclut le président de la FNPL.

(1) Indemnisation des agriculteurs en cas d’aléas climatiques non assurables.