Réforme de la Pac
Les ministres de l’Agriculture prêts au compromis sur les écorégimes
Les États membres de l’Union européenne ont progressé ce lundi 26 avril 2021 vers un compromis sur les écorégimes lors des discussions sur la future Pac. La présidence portugaise a proposé d’y consacrer jusqu’à 25 % des aides du premier pilier en 2025.
Les États membres s’étaient mis d’accord en octobre sur une réforme de la Pac, qui s’appliquera à partir de janvier 2023 verdissant un peu plus l’agriculture européenne, tandis que le Parlement européen adoptait sa propre feuille de route. Depuis, eurodéputés, États membres et Commission européenne négocient d’arrache-pied un accord sur la base de leurs propositions respectives.
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« Afficher un esprit de compromis »
Les ministres de l’Agriculture se sont réunis ce lundi 26 avril 2021 en visioconférence pour accélérer les pourparlers. « À ce stade, il est indispensable d’afficher un esprit de compromis de façon à trouver un accord politique au cours du prochain mois », a déclaré la ministre portugaise de l’Agriculture Maria do Céu Antunes, lors d’une conférence de presse.
La ministre portugaise, dont le pays occupe la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’en juin, a proposé à ses homologues une proposition de compromis sur la question épineuse des « écorégimes », les paiements qui récompenseront des pratiques agroécologiques.
Écorégimes : 22 % du budget en 2023 et 25 % en 2025
D’un côté, les eurodéputés réclament que les États membres y consacrent au moins 30 % des paiements directs de l’Union européenne aux agriculteurs. De l’autre, les Vingt-Sept préconisent de ne fixer qu’un seuil minimal de 20 %, tout en laissant latitude aux gouvernements nationaux pour en définir le contenu.
« Nous avons tenté un juste équilibre en proposant une approche progressive, partant de 22 % en 2023 pour s’élever à 25 % en 2025. […] Cette proposition a été dans l’ensemble très bien reçue par les États », a souligné Maria do Céu Antunes.
En revanche, pas question pour elle de monter au niveau minimal de 30 % : « Si l’on en croit l’expérience (des États), un tel niveau signifierait qu’en pratique, les fonds ne seraient pas entièrement utilisés », ajoute-t-elle.
Besoin d’une « plus grande flexibilité »
Autre point sensible : si une partie grandissante des versements de la Pac sont conditionnés au respect de normes environnementales (surface minimale en jachère, rotation des cultures…), quelles seront les dérogations possibles pour les agriculteurs ?
« Il nous faut introduire une plus grande flexibilité. […] Nous pouvons tenir compte des besoins spécifiques des États sans amoindrir l’impact environnemental », observe la ministre, évoquant notamment les Régions « désavantagées ». La proposition portugaise sera discutée avec les négociateurs du Parlement européen vendredi.
« La Commission soutenait la proposition du Parlement pour 30 % minimum d’écorégimes. Mais nous serons satisfaits si l’on peut aller aussi haut que possible : les négociations sont affaire de compromis », a commenté lundi le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski.