Prédation
Les éleveurs demandent des tirs de défense létaux contre les ours
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L’association des chambres d’agriculture des Pyrénées (Acap), la FRSEA Occitanie et Jeunes Agriculteurs des Pyrénées demandent, le 12 juillet 2021, une gestion ciblée sur les ours dangereux pour que les prédateurs apprennent à avoir peur de l’homme.
« Nous demandons le droit de protéger nos troupeaux avec des tirs de défense létaux », a déclaré Philippe Lacube, président de l’Association des chambres d’agriculture des Pyrénées (Acap), le 12 juillet 2021 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), à l’issue d’un séminaire de travail sur la problématique de la prédation. Pour l’élu, les ours doivent réapprendre à avoir peur de l’homme. Peu importe si la demande braque les représentants des écologistes. « Il faut apporter des solutions aux éleveurs et aux bergers dont les troupeaux sont confrontés à la prédation des ours alors que tous ont mis en place des moyens de protection », insiste-t-il, soulignant que ces éleveurs sont dans un état « psychologique grave » à cause des attaques à répétition.
Une gouvernance locale pour l’ours
Le retrait du plan ours et une gouvernance locale pour la gestion du prédateur sont aussi deux autres requêtes formulées par les organisations agricoles. « Le président de la République s’était engagé sur la gouvernance locale, il y a deux ans, rappelle Philippe Lacube. Les propositions faites par le département de l’Ariège sont restées lettre morte. L’ours pourrait être un premier sujet à entrer dans le cadre de la loi 3D, différenciation, déconcentration, décentralisation », estime-t-il.
Zéro prédation
Philippe Jougla, président de la FRSEA Occitanie, prône le zéro prédation. Il est important que les éleveurs puissent se défendre sans tabou. Pour parvenir à zéro prédation, c’est à la fois une politique de prévention, mais une politique de gestion des populations et l’élimination des ours qui sont les plus dangereux.
Clémence Biat, représentante de JA pour l’Occitanie, a indiqué que la saison d’estive, comme ces dernières années étaient déjà entachées de nombreuses attaques. « Nous sommes dans une impasse et nos propositions comme celle de la gouvernance passent aux oubliettes », déplore-t-elle.
80 dossiers d’indemnisation
Pour 2021, 80 dossiers de demande d’indemnisation ont été ouverts. Cela concerne 106 ovins, 2 bovins et 3 équins. (Ces chiffres sont légèrement inférieurs à ceux de 2020, équivalents à ceux de 2019, mais supérieurs à ceux de 2017 et 2018).
« Nous avons l’impression d’être en face du rouleau compresseur de l’État avec un bras armé la Dreal (direction régionale de l’environnement) », s’insurge Philippe Lacube en référence au projet Life-Ours.
> À lire aussi : La profession agricole dynamite le projet Life Ours (12/05/2021)