« Les premiers lots de porcs castrés avec prise en compte de la douleur vont arriver sur le marché dès le mois de juin. Or les abatteurs refusent toujours d’appliquer une plus-value liée au surcoût induit », rapporte François Valy, président de la FNP, le 17 mai 2022.

 

Dans un communiqué publié le même jour, le syndicat assure que depuis plusieurs semaines, « les éleveurs et leurs organisations ont proposé des contrats prenant en compte un surcoût de 13,7 centimes d’euros par kilo. Ils n’ont aucune réponse des abatteurs ou des réponses indigentes ».

 

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« L’écart se creuse » avec les mâles entiers

Au début de décembre 2021, Culture Viande, le syndicat des acteurs de l’abattage-découpe en France, proposait une plus-value de 2 centimes d’euros par kilo pour les porcs castrés avec anesthésie. Selon François Valy, cette position est restée inchangée depuis. Or selon le responsable syndical, l’écart des résultats technico-économiques se creuse entre les porcs mâles entiers et castrés.

 

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« La principale différence se situe au niveau de l’indice de consommation, qui est meilleur chez le mâle entier, explique François Valy. Avec le prix de l’aliment qui flambe, un mâle castré coûte de plus en plus cher à produire par rapport à un mâle entier. » Ainsi, le surcoût de 13,7 centimes calculé par le syndicat serait même déjà obsolète. « Il avait été calculé pour un prix de l’aliment à 240 € la tonne. Il se situe désormais autour de 390 €/t ».

Faire aboutir les négociations pour la fin de mai

La FNP, au nom de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA), exige que les négociations « aboutissent avant la fin du mois de mai, une date butoir non négociable ». Elle considère que l’attitude des abatteurs ne respecte ni « l’esprit de la loi Egalim », ni la « feuille de route » signée à l’occasion du plan d’urgence pour la filière porcine présenté par le ministre de l’Agriculture en janvier 2022.

 

« Les coûts de production flambent à nouveau, sans qu’on sache où ça va s’arrêter, et les éleveurs continuent de perdre de l’argent pour chaque porc vendu », appuie le Syndicat. Selon François Valy, pour seulement parvenir à l’équilibre, les éleveurs auraient besoin d’un prix payé de 2,10 €/kg. Au cadran de Plérin, le prix de base du porc se maintient depuis plus d’un mois aux alentours de 1,68 €/kg.

 

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