« Selon un scénario pessimiste, l’Ukraine pourra semer 70 % de ses surfaces agricoles, voire 80 % si les régions de Tchernihiv et de Soumy sont déminées avant les semis », aurait déclaré Taras Vysotskyi, premier vice-ministre chargé des Politiques agraires de l’Ukraine, à l’occasion d’un téléthon, rapporte le 10 avril 2022 un correspondant d’un média local, Ukrinform, présent sur place.
L’inquiétude des Ukrainiens porte sur la quantité d’aliments pour le pays lui-même. En substance, Taras Vysotskyi estime que 30 % à 40 % des surfaces réellement semées pourront être affectées à la consommation intérieure. Le reste serait consacré à l’exportation. Si les récoltes se révélaient mauvaises, la priorité serait donnée à l’alimentation des Ukrainiens.
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Le ministre de l’Agriculture lui-même, Mykola Solskyi, s’était montré beaucoup moins optimiste dans un entretien publié le 4 avril 2022 sur le site de son ministère : il évoquait une prévision de semis sur un tiers des surfaces seulement. Les troupes russes étaient en train de se retirer du nord du pays à ce moment-là.
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Des capacités d’exportation affectées
Les capacités d’exportation sont aussi affectées par le blocus des principaux ports céréaliers de la mer Noire. « Nous exportions quatre à cinq millions de tonnes par an par ces ports. Désormais, nous utilisons d’abord les chemins de fer et les camions pour exporter le blé de l’Ouest vers la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie. Le mois dernier (mars 2022), nous avons exporté 800 000 tonnes et nous comptons augmenter notre capacité logistique », expliquait Mykolav Solsky dans cet entretien.
Les semis de printemps, y compris l’orge et le blé, avaient déjà commencé le 8 avril 2022 dans toutes les régions de l’Ukraine, à l’exception de Louhansk, théâtre d’un conflit généralisé, indiquait ce jour-là le ministère de l’Agriculture ukrainien sur sa page Facebook.
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