Kiev a envoyé à Bruxelles « une liste mise à jour » des besoins les plus criants des agriculteurs ukrainiens, « incluant du carburant, des semences, des engrais, des pesticides, des médicaments vétérinaires et des machines agricoles », a indiqué le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski le 7 avril 2022.
« Il faut que cette aide leur soit apportée très vite, dans les prochaines semaines, à temps pour les semis de maïs et de tournesol », a-t-il insisté, en marge d’une réunion à Luxembourg des ministres européens de l’Agriculture, lors de laquelle est intervenu en visioconférence leur nouvel homologue ukrainien, Mykola Solsky.
« Maintenir la production où c’est possible »
Le commissaire a indiqué avoir transmis la semaine dernière aux États membres un courrier leur demandant quels dons ils pouvaient faire et leur précisant les canaux d’acheminement mis en place.
Mykola Solsky a affirmé aux Vingt-Sept que Kiev « s’efforçait de maintenir une production agricole là où c’est possible sur le sol ukrainien, et que 50 % à 70 % des terres du pays peuvent aujourd’hui être semées, et demain récoltées », a rapporté le ministre français Julien Denormandie, observant cependant que « cela dépendra de l’évolution » du conflit.
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L’aide européenne menée par la Commission
Face aux demandes « très précises » de l’Ukraine, l’aide européenne sera pilotée par la Commission, qui recensera les possibilités de chaque pays et coordonnera les acheminements, a précisé Julien Denormandie. Jusqu’à présent, les États s’organisaient en ordre dispersé. La France a notamment livré aux Ukrainiens des semences de pommes de terre, a précisé le ministre.
Par ailleurs, Kiev a demandé aux Européens de préparer dès maintenant des capacités de stockage en vue des récoltes à venir, ainsi que les moyens logistiques pour les sortir hors d’Ukraine.
« Faute d’accès aux ports de la mer Noire, il est essentiel d’améliorer les transports de fret avec l’Ukraine, par bateau sur le Danube ou par chemin de fer. […] S’il n’y a pas de progrès, les paysans ukrainiens risqueront leur vie dans les champs pour des céréales qui n’accéderont jamais aux marchés agricoles », a prévenu Janusz Wojciechowski.
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