Voilà une initiative qui pourrait donner des idées. Depuis plus de deux mois, l’association POC 32, qui rassemble 230 éleveurs porcins, ovins et caprins du Gers, a mis en place une navette entre le Gers et les abattoirs de Boulogne-sur-Gesse (Haute-Garonne) et Tarbes (Hautes-Pyrénées).

« L’abattoir d’Auch devait ouvrir sa ligne POC au début de juillet mais les retards dans les travaux ont reporté la mise en service, témoigne Audrey Bourrust, la présidente de l’association d’éleveurs. Dès le 11 avril, quand on a su qu’il y aurait un délai, on a tout fait pour mettre en place une navette. » Les éleveurs ont souhaité continuer de porter eux-mêmes les animaux vivants dans ces abattoirs.

Transport de carcasses

La navette ne concerne que les carcasses. « Les deux transporteurs que nous avons choisis portent les carcasses soit à l’abattoir d’Auch, soit à l’endroit où souhaite l’éleveur », indique la présidente. Ce service durera jusqu’à l’ouverture de la nouvelle ligne de l’abattoir d’Auch, annoncée pour le 31 octobre 2024. Pour financer cette action, POC 32 s’appuie sur le soutien de l’État, de Groupama, du Crédit Agricole et de la MSA. Au final, sur les 30 centimes par kilo que coûte le rapatriement, « 16 centimes sont pris en charge par l’association pour les éleveurs actionnaires de l’abattoir, 6 centimes pour les autres ».

70 éleveurs ont en effet décidé de monter ensemble une SAS qui est devenue actionnaire de l’abattoir d’Auch à hauteur de 10 %, en y injectant 30 000 €. Ce sont même les éleveurs, à travers leur association, qui ont montré aux acteurs publics et privés la nécessité de créer une ligne POC à Auch.

Christophe Zoia