La remise en service de l’abattoir de Ribérac, liquidé il y a presque trois ans, est sur les rails. C’est le vœu de Benoît Delage, éleveur bovin et de veaux sous la mère en bio à Saint-Aulaye, et de Didier Pernet, éleveur ovin viande dans le Ribéracois. « Toutes mes bêtes étaient abattues à Ribérac, explique Benoît Delage. Je faisais téter mon veau le matin vers 8 heures, j’avais un quart d’heure de transport et vers 9 heures, l’animal était abattu dans de bonnes conditions. »
« Depuis, je passe par un transporteur et je fais abattre à Confolens en Charente, voire à Thiviers en Dordogne, décrit-il. Il y a du temps et des coûts supplémentaires. Sur l’aspect du bien-être animal, ce n’est pas satisfaisant. » Benoît Delage estime le surcoût à environ 600 euros par an.
Un projet à 3,2 millions d’euros
Après sa fermeture en 2021, le site de Ribérac a été racheté par les collectivités (mairie et département.) « Il y a une forte motivation des éleveurs, des opérateurs, des bouchers. Nous sommes quatre éleveurs à porter le projet d’un abattoir redimensionné aux besoins du territoire. Nous envisageons une Scic (1) », précise Didier Pernet.
Le coût s’élève à 3,2 millions d’euros. L’abattage multi-espèces (bovin, ovin, porcin et caprin) sera simplifié avec deux chaînes opérationnelles. S’y ajoutera un atelier de découpe où pourront travailler les salariés du site, « quatre ou cinq au maximum », ainsi que les élèves de la MFR (2) de Vanxains, partenaires du projet.
Concernant le financement, le Département apporterait 860 000 euros, l’État 800 000 euros, la Région 900 000 euros et les Communautés de communes 640 000 euros. « Nous aurons une redevance à verser. Le matériel et les outils seront à la charge de la Scic », poursuit Didier Pernet.
« Pour atteindre l’équilibre financier, il faut un volume de 700 tonnes par an. Les premiers prospects nous laissent espérer un millier de tonnes », observe Benoît Delage. Ce dossier pourrait rentrer ans le cadre du plan stratégique national, voire d’une expérimentation nationale. L’ouverture est espérée pour la fin de 2025.
(1) Société coopérative d’intérêt collectif. (2) Maison familiale rurale.