« Pensez en “mode projet”, constituez et déposez des dossiers, préparez-vous à construire des maternités », lance Michel Bloc’h, président de l’UGPVB, lors de l’assemblée générale de l’organisation ce vendredi 3 décembre 2021, à Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d’Armor.

Le modèle engraisseur, une « bombe sanitaire »

Car en production porcine, le constat est sans appel. « Les productions régionale et nationale baissent, et en parallèle, beaucoup d’éleveurs naisseurs-engraisseurs approchant de l’âge de la retraite ou disposant d’une assise foncière importante, arrête le naissage », dépeint Michel Bloc’h, pourtant convaincu qu’« il y a un bel avenir porcin à l’Ouest ».

 

En conséquence, « nous manquerons de truies très rapidement », poursuit le président de l’UGPVB. Il estime que le modèle engraisseur, comme avenir de l’élevage en France, est une « utopie économique » et une « bombe sanitaire à retardement ». « Nous ne devons pas orienter la production vers un modèle qui porte en germe l’importation de porcelets », appuie-t-il.

 

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Ne pas se faire « ficeler » par l’abattage

Alors qu’un recul de la production se profile, Michel Bloc’h se montre prudent à l’égard de la loi Egalim 2. « Ce n’est pas le moment de se faire ficeler par l’abattage », tranche-t-il. Pour lui, pas question de se laisser enfermer dans une « contractualisation massive, sans permettre demain la juste valorisation de la baisse de l’offre au profit des éleveurs ».

 

« Les cochons libres vaudront de l’or », souligne le président de l’UGPVB, qui considère qu’« il y a des choses à faire avec la loi Egalim, mais pas n’importe quoi. »

 

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Les trésoreries se tendent

Il reste qu’à court terme, les trésoreries se tendent, sous l’effet ciseaux d’un coût de production élevé face à un prix du porc en baisse. « Nous préparer, c’est avant tout anticiper le court terme », prévient Michel Bloc’h.

 

Pour le président de l’UGPVB, « il nous faut passer l’hiver en limitant la constitution de stocks de porcs en porcherie pour être au rendez-vous de la reprise ». Car s’il estime que de nombreuses interrogations subsistent sur le prix du porc en 2022, « le pire n’est pas certain. », espère Michel Bloc’h.

 

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