Dix groupements de l’Ouest ont signé ce courrier à destination des éleveurs. « Nous proposons que le mâle entier devienne la norme sur laquelle se baserait le cours du porc », explique Philippe Bizien, président du Comité régional porcin (CRP) de Bretagne, à l’issue de l’assemblée générale de l’interprofession porcine (Inaporc), ce mardi 30 juin 2020.

 

Pour Philippe Bizien, « le contrôle de ces viandes doit se faire par Uniporc. On doit pour autant continuer à proposer des porcs mâles castrés, qui coûteront plus cher à la production, et qui feraient l’objet d’une compensation. » Alors que l’interdiction de la castration à vif entrera en vigueur le 31 décembre 2021, « nous avons 18 mois pour trouver une solution à cette problématique », insiste-t-il.

 

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« Situation incongrue »

Du côté de l’aval de la filière, cette prise de position agace. « Nous condamnons la méthode. On ne peut pas inverser les éléments de manière unilatérale, tranche Thierry Meyer, vice-président d’Inaporc et représentant des entreprises d’abattage et de découpe. Au niveau interprofessionnel, il faut apporter des alternatives à la castration à vif. L’élevage de mâle entier est une réponse, mais cela passe par un dialogue. À nous de faire des propositions pour lever certaines barrières. »

 

Guillaume Roué, président d’Inaporc, estime que « la généralisation du mâle entier n’est pas possible, car incompatible avec certains produits de charcuterie ». Quant à la possibilité offerte aux éleveurs de réaliser la prise en charge de la douleur lors de la castration, « je suis étonné de la façon dont le ministère de l’Agriculture a traité le dossier. […] Car à ce sujet, la profession vétérinaire émet des réserves. On se retrouve dans une situation incongrue, et il sera nécessaire d’engager des discussions trouver des solutions. »

 

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