Faisant suite au vote de l’Assemblée nationale qui a décidé jeudi soir l’installation de caméras dans les abattoirs après une période d’expérimentation, Interbev a salué « l’équilibre des mesures prises ». La proposition de loi adoptée ce jeudi 12 janvier 2017 à l’Assemblée nationale, permet, selon Interbev, de « renforcer le dialogue sur les pratiques d’abattage et de limiter le risque d’actes de maltraitance animale tels que récemment médiatisés qui, bien qu’isolés, ont contribué à entacher l’image de la filière ».
L’interprofession satisfaite
L’interprofession approuve aussi la création d’un comité national éthique des abattoirs « au sein desquels travailleront ensemble des représentants de l’abattage, de l’élevage, mais aussi des vétérinaires, des experts et des responsables d’associations ». Si elle est partante pour l’expérimentation des caméras, Interbev estime que cela ne remplacera pas la formation et les compétences acquises du personnel en matière de protection animale.
Face au climat de suspicion permanente entretenu autour des métiers de la viande par « quelques acteurs », Interbev se dit satisfait de la décision des députés de ne pas s’octroyer un « droit de contrôle inopiné des abattoirs ». Selon Dominique Langlois, son président, « cette proposition de loi va dans le bon sens : celui d’un travail collaboratif et constructif entre l’ensemble des acteurs soucieux de la protection animale. Ces mesures démontrent par ailleurs une véritable prise de conscience où la raison l’emporte ».
Les associations restent sur leur faim
Le ton de la réaction de l’association L214, à l’origine des vidéos trash dans les abattoirs depuis deux ans, est, bien entendu, différent. Sébastien Arsac, s’exprimant lors d’une interview au journal L’Express, parle de sa déception. « L’obligation d’installer des caméras dans les abattoirs à partir de 2018 sert la filière de la viande qui a besoin d’envoyer un message sécurisant. » Pour L214, qui revendique « l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent », ce n’est visiblement que le début de leur combat contre les abattoirs.
En revanche, le CIWF se réjouit. « C’est une très belle victoire pour les animaux et une première au niveau européen ! Les députés ont eu le courage de prendre position pour de réelles améliorations du fonctionnement de nos abattoirs français. Avant sa mise en place obligatoire à partir de janvier 2018, le mécanisme du contrôle vidéo sera expérimenté dans les abattoirs. C’est une mesure nécessaire, qui répond à une demande sociétale forte portée par de nombreuses associations de protection animale. »
L’association regrette cependant l’abandon des articles prévoyant un droit de visite des parlementaires dans les abattoirs, l’expérimentation de l’abattage mobile, la présence de vétérinaires aux postes d’étourdissement et de saignée, et l’interdiction de l’abattage des vaches en phase avancée de gestation. Mais au moins elle souligne les avancées consenties par les députés.
(1) CIWF a pour mission de promouvoir le bien-être des animaux d’élevage et de mettre fin à l’élevage industriel, par le biais d’activités de plaidoyer, de campagnes et de partenariats.