Ils n’ont pas pu tenir leur traditionnel comice agricole. Qu’à cela ne tienne ! Les agriculteurs de la région de Rambervillers (Vosges) ont trouvé le moyen d’être présent dans les rues de la ville la première semaine de septembre. Et de belle manière !

 

Ils ont détourné les affiches de films de cinéma sur des agriculteurs ou qui parlent de la ruralité. Pendant quelques jours, ce sont eux qui ont tenu le haut de l’affiche, remplaçant Philippe Noiret dans Alexandre le Bienheureux, ou Fernandel dans la Vache et le Prisonnier. La communauté de communes de la région de Rambervillers a financé l’impression des affiches et de douze chevalets pour exposer les oeuvres sur les trottoirs des rues commerçantes de la ville durant les six premiers jours de septembre.

 

Dans le même temps, les vitrines étaient animées avec des balles de paille. Normalement, cette opération aurait du accompagner le comice agricole. Même s’il n’a pas pu se tenir du fait des restrictions sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus, les agriculteurs ont décidé de maintenir l’édition des affiches sous le nom « Les agriculteurs font leur cinéma ».

Les stars d’un jour

L’idée a émergé dans la tête de Thierry Prévost, l’animateur de la chambre d’agriculture des Vosges en charge de l’association du comice agricole. « Après un séminaire territorial, nous avons choisi de miser sur la culture pour communiquer positivement sur le métier d’agriculteur depuis trois ou quatre ans. L’idée des affiches de cinéma m’a été inspirée par une opération similaire mais non-agricole que j’avais vue en Bretagne », se souvient-il.

 

Il a pris contact avec le photo-club d’Epinal, Noir et couleur, qui s’est prêté au jeu bien volontiers. Les agriculteurs eux-mêmes se sont enthousiasmés pour la mise en scène, pour revêtir les costumes, et pour faire l’acteur d’un jour. Les prises de vue se sont déroulées sur les fermes et non pas sur un fond vert : « Nous tenions à ce que les images valorisent la réalité du monde agricole et pas des images glanées sur internet », explique Thierry Prévost.

 

L’opération a eu un tel succès que les acteurs envisagent d’imprimer désormais un calendrier avec les images choisies. Et ça tomberait bien : il y en a eu douze de réalisées.