Une journée technique organisée le 13 juin 2024 à Badailhac (Cantal) à destination des conseillers a révélé la place originale qu’occupe la filière porcine dans le Massif central. Le programme de recherche Aporthe (valoriser les atouts de la complémentarité entre porcins et bovins dans les territoires herbagers du Massif central) lancé en 2019 a livré ses résultats. Sur un million de porcs produits par an, par un millier de sites dont 600 sont engraisseurs stricts, deux tiers le sont en zone de montagne. La présence de groupements de producteurs et d’abattoirs spécialisés ou non est indissociable de l’implantation de la production porcine. 70 % des éleveurs y adhèrent et la grande majorité des éleveurs sont impliqués dans un signe de qualité. La filière Porc Montagne du groupe coopératif Altitude à Aurillac (Cantal) a développé une filière courte, maîtrisée depuis la production de céréales jusqu’à la transformation charcutière.

Un intérêt agronomique

« Associer les productions bovine et porcine est une source d’emploi à surface équivalente, explique Bruno Douniès, coordinateur de l’association Porc Montagne. Cette mixité permet une diversification des revenus et une sécurisation du système tout en renforçant l’intérêt du métier d’éleveur par une diversité de techniques. »

Le lisier de porc à effet « starter » est apprécié par les éleveurs de bovins qui le couplent sur leurs parcelles avec le fumier. Leur utilisation réduit significativement l’achat d’engrais azotés de synthèse. L’épandage de lisier ne pose pas de problème d’appétence au pâturage et ne présente pas d’effets dégradant la vie du sol et sa productivité. Un nombre croissant d’éleveurs en augmentent l’efficacité azotée en réduisant les pertes par la volatilisation grâce à un épandage aux pendillards. L’excédent de lisier par rapport aux besoins de l’exploitation est exporté vers des élevages bovins voisins intéressés.